La rentrée est bien délicate pour Nicolas Sarkozy. Avant de rencontrer Angela Merkel pour une réunion attendue par les marchés européens, le chef de l’Etat a déjeuné à l’Elysée mardi avec son Premier ministre, avec l’objectif de dégager de nouvelles économies, ou de créer des recettes nouvelles pour contenir les déficits publics. François Fillon est arrivé aux alentours de 13 heures pour participer à ce déjeuner de travail crucial. Xavier Musca, secrétaire général de l'Elysée, Henri Guaino, conseiller spécial du président, et Jean-Paul Faugère, directeur de cabinet du Premier ministre, ont assisté à ce déjeuner qui s'est déroulé dans la bibliothèque de l'Elysée.
Réunion d'arbitrage le 24 août
Après cette première entrevue, la prochaine réunion d'arbitrage entre Nicolas Sarkozy et François Fillon sur les moyens à mettre en oeuvre pour réduire les déficits publics aura lieu le mercredi 24 août en fin d'après-midi, juste avant le départ du président pour la Nouvelle Calédonie, a indiqué mardi l'Elysée.
Au cours de ce déjeuner, les propositions des ministres de l'Economie, François Baroin, et du Budget, Valérie Pécresse, pour contenir les déficits ont été examinées. Ces propositions concernent notamment la suppression de certaines niches fiscales. François Baroin avait indiqué, la semaine dernière, qu'on ne toucherait pas à l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur le revenu, aux prélèvements sociaux ou à la TVA. "C'est un choix politique assumé par le gouvernement de ne pas faire porter l'effort de réduction des déficits sur une augmentation d'impôts car c'est la solution de facilité", avait-il argué.
Quel coup de rabot sur les niches fiscales ?
A priori, les deux têtes de l’exécutif devraient décider de ne pas toucher à l’impôt. Suivant l’exemple italien, une contribution exceptionnelle pourrait toutefois être demandée aux ménages les plus riches, ceux qui gagnent plus d’un million d’euros par an. Mais l’essentiel des économies devrait être puisé sur les niches fiscales. Reste à connaître l’ampleur du coup de rabiot, et surtout quelles niches seront concernées.
Il s’agit donc pour Nicolas Sarkozy et de François Fillon de trouver 5 milliards d’euros, voire même 10 milliards, selon les chiffres avancés par Bercy. Le casse-tête s’annonce pointu, d’autant que Christine Lagarde, l’ex-ministre des Finances devenue directrice générale du FMI, a récemment mis en garde les Etats dans leur lutte contre la dette, en leur rappelant les risques de tuer la "croissance"