L'INFO. Ségolène Royal assure le service après-vente. Jeudi, la ministre de l'Ecologie a annoncé la suspension "sine die" du dispositif d'écotaxe sur les poids lourds, après une réunion avec les transporteurs routiers. Ce qui a provoqué la colère des ONG et des écologistes, qui crient au scandale. Lors d'une conférence de presse consacrée à son projet de loi sur la transition énergétique, Ségolène Royal s'est donc expliquée.
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La patronne des Verts "tout simplement scandalisée". Si la ministre est si vite montée au front pour défendre sa décision, c'est qu'elle a très vite compris la colère que celle-ci a déclenché. "Incompréhensible et inacceptable" pour la Fondation Hulot ; "indignés" et "en colère" chez France Nature Environnement ; "une décision irresponsable" selon Agir pour l'environnement ; "prise au détriment de l'intérêt général" pour le Réseau action climat… Les ONG ont rivalisé d'imagination pour dénoncer la position du gouvernement. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), s'est dite elle aussi "tout simplement scandalisée". "Je suis scandalisée que dans ce pays, le jour où on discute de la loi sur la transition énergétique, on ne soit pas capable d'avoir des mesures fortes pour lutter contre la pollution de l'air et d'avoir d'autres pratiques en matière de trafic routier", a-t-elle fait valoir.
"La priorité aujourd'hui, c'est l'emploi". Face à ce torrent de critiques, Ségolène Royal a joué la carte de la pédagogie. La ministre a ainsi mis en avant les difficultés économiques rencontrées selon elle par les transporteurs. "Pour être appliquée dans les entreprises, celles-ci doivent changer totalement leur système informatique" et "les entreprises ont alerté sur le fait qu'il fallait équiper tous les camions et que ça représentait un coût", a-t-elle affirmé.
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Outre le coût du dispositif, Ségolène Royal a avancé un autre argument pour justifier sa décision : "La priorité aujourd'hui, c'est l'emploi. Si l'expérimentation du système écotaxe doit poser des problèmes économiques supplémentaires aux entreprises et menacer l'emploi, les décisions de bon sens doivent être prises", a-t-elle estimé, avant d'assurer que sa "priorité reste le prélèvement du profit des autoroutes. C'est quand même le bon sens et c'est un principe pollueur-payeur".
"On ne va pas faire les choses dans la précipitation". Dans sa guéguerre avec les écolos, Ségolène Royal a reçu un soutien de poids en la personne de Manuel Valls. "C'est une décision sage car le dispositif était devenu incompréhensible. La ministre a eu raison de suspendre son application sine die. Il faut trouver une solution pérenne et simple", a réagi le chef du gouvernement. Pour trouver cette "solution", Ségolène Royal a annoncé qu'un groupe de travail allait se mettre en place la semaine prochaine avec toutes les parties prenantes "pour qu'on puisse mettre à plat les flux des sources de financement... Et les solutions à trouver. On ne va pas faire les choses dans la précipitation". Interrogé sur le calendrier de cette nouvelle "solution", le Premier ministre a répondu qu'il fallait "se donner le temps nécessaire". Sur l'écotaxe, il est urgent d'attendre.