Elle voudrait se présenter pour 2012, mais elle est obligée d’attendre que la crise DSK se calme.
Si Martine Aubry ne s’est pas encore déclarée candidate aux primaires socialistes, elle donne de plus en plus l’impression d’en avoir envie. La première secrétaire du PS était mardi en meeting au Teich, en Gironde, pour promouvoir le projet socialiste, devant quelque 1.000 militants. Et elle était mercredi matin à Toulouse pour présenter le projet du PS sur l'enseignement supérieur et la recherche.
L’arrestation du grand favori des sondages Dominique Strauss-Kahn lui laisse le champ libre, mais Martine Aubry entend bien respecter un délai de décence. "J’ai entendu la voix de l’accusation, à charge, j’attends d’entendre celle de Dominique Strauss-Kahn", a-t-elle affirmé, au micro d’Europe 1. Et de préciser néanmoins : "quelles que soient les circonstances, extrêmement douloureuses pour nous, nous serons au rendez-vous en 2012".
Mais la première secrétaire du PS ne bougera pas d'ici la décision du grand jury vendredi à New York, et sans doute pas avant la convention finale consacrée au projet socialiste qui aura lieu le 28 mai.
Aubry "incarne l’unité" au PS
La pression monte autour d'elle et ses proches ne cachent pas leur volonté de la voir candidate à la prochaine présidentielle. Alain Vidalis, député PS des Landes, met en avant le "besoin d’unité" des socialistes dans ces conditions de crise. Et pour lui, Martine Aubry est "la mieux à même d’incarner cette unité", assure-t-il à Europe 1. "A l’évidence les conditions politiques sont totalement différentes de ce qu’elles étaient il y a quelques jours", ajoute-t-il.
Par ailleurs, le groupe Solférino 2012, composé de parlementaires pro-Aubry, s'est réuni mercredi matin à l’Assemblée. Et la gauche du PS pousse plus que jamais sa première secrétaire à se présenter aux primaires. Le porte-parole du parti Benoît Hamon a très sérieusement évoqué la suite des opérations avec Martine Aubry mardi, selon les informations d’Europe 1. Henri Emmanuelli, député des Landes et représentant de l'aile gauche, affirme mercredi matin dans Le Parisien que "le rôle d'Aubry est désormais d'être candidate et de porter le projet des socialistes auquel elle a largement contribué".
Un proche "convaincu" de sa candidature
A l'issue de la réunion du groupe Solférino 2012, un autre proche du parti, s'est dit désormais "convaincu" que Martine Aubry se présenterait aux primaires. La preuve selon lui : la maire de Lille a évoqué mardi la réunion d'un prochain "conseil politique" regroupant les principaux leaders du PS (Fabius, Hollande, Delanoë...) ainsi que le nécessaire rassemblement de la gauche.
D'après ce participant, Martine Aubry doit "donner des signes" entre le 28 mai, date de la Convention PS sur le projet, et le 28 juin, date d'ouverture du dépôt des candidatures à la primaire PS. En résumé, selon un membre de la direction socialiste, "la question n’est plus de savoir si elle y va, mais quand et comment".