Dominique Strauss-Kahn n'aime visiblement pas La ballade de Rikers Island, le roman de Régis Jauffret dans lequel il livre sa version de l'affaire du Sofitel. L'ancien directeur général du FMI a décidé d'attaquer en diffamation l'auteur de ce roman paru jeudi, ainsi que les éditions du Seuil, qui le publie, et France Inter, où le romancier a fait la promotion de son ouvrage jeudi matin, a précisé Me Jean Veil, l'avocat de DSK.
Une "pseudo enquête romancée". "Dominique Strauss-Kahn conteste formellement les déclarations diffamatoires de Régis Jauffret contenues dans son dernier livre ainsi que celles tenues ce matin à la radio dans le cadre de sa promotion", a expliqué l'avocat. "Sous prétexte d'une pseudo enquête romancée, l'auteur, qui n'hésite pas à s'appuyer sur des conversations purement et simplement inventées, contredit les conclusions devenues définitives de la procédure judiciaire américaine" qui a abandonné toute poursuite sur les accusations de viol portées par une femme de chambre du Sofitel de New York, Nafissatou Diallo, a-t-il ajouté.
Jauffret ne nomme jamais DSK. Dans son roman, Regis Jauffret, qui a par le passé écrit sur l'affaire Stern (Sévère), revient, sans nommer DSK, sur l'affaire dite du Sofitel. Sur France Inter, il a expliqué sa décision de ne pas avoir nommé l'ancien ministre socialiste, assurant ne pas avoir "pensé du tout aux avocats" pour faire ce choix. "Ca n'est pas venu. J'ai essayé de l'appeler DSK, Dominique, Dominique Strauss Kahn (...) cela ne fonctionnait pas", a-t-il dit.
DSK avait été arrêté le 14 mai 2011 alors qu'il était donné favori à la présidentielle de l'année suivante. Les poursuites pénales avaient été abandonnées le 23 août 2011 en raison de doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo. La procédure civile aux États-Unis avait pris fin un an et demi plus tard, le 10 décembre 2012, avec la signature d'un accord financier secret.