L’INFO. C’est à n’en pas douter, avec le retour de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée nationale, la photo du jour : Dominique Strauss-Kahn sera auditionné au Sénat, ce mercredi après-midi. Les parlementaires veulent profiter de l’expertise économique de l’ancien patron du FMI pour comprendre le rôle des banques et des acteurs financiers dans l'évasion des capitaux. Une audition qui ne plait pas à tout le monde.
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Pourquoi lui ? Inviter DSK à témoigner, c’est d’abord un gros coup de projecteur braqué sur une commission qui n’intéressait jusque là pas grand monde. Ce n’est évidemment pas la raison principale. L’ancien patron du FMI, qui a également été ministre de l’Economie, a des propositions de fond sur cette question des paradis fiscaux. "En tant qu’ancien patron du FMI, il nous a toujours dit que l’on pouvait faire disparaître les paradis fiscaux. J’attends avec impatience des propositions un peu décoiffantes, fortes et efficaces. Je ne pense pas absurde que le Sénat l’entende", déclaré Marie-Noëlle Lienemann (photo), sénatrice de Paris, au micro d’Europe 1, mercredi matin. Dans ce dossier, DSK est aussi légitime que Christine Lagarde, qui sera d’ailleurs entendue par cette même commission en septembre prochain, à New-York.
La fin d’un calvaire. Pour la première fois depuis longtemps, DSK ne rime plus avec "affaire de moeurs". Est-ce à dire qu’un retour en politique est désormais envisageable ? Non, du moins pas encore, mais en revanche, cette audition ressemble bien à la fin d’un long calvaire pour l’ancien favori des sondages dans la course à l’Elysée. "Cela fait quasiment 2 ans jour pour jour, 14 mars 2001, juin 2013 qu'on ne s'est plus intéressé à lui pour son expertise", a confié un de ses proches à Europe 1, mardi soir, avec un vrai soulagement dans la voix.
Il est "détendu, libre". Comme Marie-Noëlle Lienemann, Dominique Strauss-Kahn trouve légitime que soit reconnue à nouveau son expérience en matière économique. L’homme veut tourner la page, assume ses apparitions publiques, dans les gradins de Roland-Garros ou sur le tapis rouge du festival de Cannes. Il est "détendu, libre", confient ses proches. DSK va mieux, et n’a pas renoncé à participer au débat de fond sur l'économie en crise et comment en sortir.
Une audition qui fait débat. Pour certains politiques, la venue de l’ancien ministre au Sénat a du mal à passer. "Vous me demandez si je trouve si c'est normal ? Je vous réponds non, pour des raisons morales", a ainsi estimé le député-maire de Nice Christian Estrosi sur Radio Classique et Public Sénat. Marine Le Pen est plus virulente encore. Pour la présidente du Front national, interrogée mercredi matin sur Europe 1, "cela démontre que la classe politique française n’a aucune moralité. Car dans n’importe quel autre pays du monde, quelqu’un comme DSK n’aurait plus droit de cité nulle part". Et de conclure : "c’est pitoyable car cela donne une image assez humiliante de la France à l’étranger".