Brocardé par le quotidien France Soir pour avoir emprunté la Porsche d’un ami proche lors de son dernier séjour, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a décidé de passer à l’offensive. Le quotidien a de son côté réaffirmé sa "sérénité".
DSK a ainsi annoncé vendredi avoir chargé ses avocats "d'assigner devant le tribunal de grande instance de Paris, France Soir" et une de ses journalistes, "à la suite de la publication de fausses informations relatives à son train de vie".
"Des campagnes médiatiques destinées à lui nuire"
"Tenu par son obligation de réserve à l’égard du FMI, Dominique Strauss-Kahn est dans l’incapacité de répondre lui-même aux attaques dont il est actuellement l’objet", expliquent ses avocats, qui ont été chargés "d'engager sans délais les procédures de nature à réparer le préjudice qu'il subit du fait de campagnes médiatiques destinées à lui nuire".
Ces fameuses "campagnes médiatiques", ce sont deux articles à charge que le journal France Soir a publiés récemment. Le premier accompagnait une photographie le montrant en train d’embarquer dans la Porsche de son conseiller en communication. Le second s’attaquait à son train de vie d’expatrié, le décrivant comme un client régulier d’un très chic et onéreux tailleur de Washington.
Des accusations un peu hasardeuses
Le journal a d’abord affirmé que la Porsche photographiée était la sienne, à tort. France Soir a aussi affirmé que le patron du FMI était client d’un tailleur qui, selon le quotidien, confectionne des costumes pouvant atteindre les 35.000 dollars. Problème, DSK a affirmé qu’il "n’a jamais été le client" de cet établissement. Cet article n’était par ailleurs qu’une copie d’un sujet identique publié en octobre 2010 par le journal Bakchich, comme l'a révélé Guy Birenbaum dans sa chronique sur Europe 1.
DSK et son entourage désormais vigilant
Les avocats de DSK vont donc "assigner, devant le tribunal de grande instance de Paris, France Soir ainsi que Mme Pascale Tournier, journaliste, à la suite de la publication de fausses informations relatives à son train de vie", précise leur communiqué. "Malgré le démenti qu'il a fait, le journal a maintenu des propos qui étaient mensongers, qui sont faux. Par conséquent, il a décidé de saisir le tribunal", a détaillé un de ses avocats sur Europe 1.
A l’avenir, DSK a par ailleurs prévenu qu'il avait chargé "ses avocats de veiller à poursuivre tout propos, concernant lui-même ou ses proches, tombant sous le coup des textes réprimant la diffamation, l’injure ou le racisme".
La "sérénité" de France-Soir
Vendredi soir, France Soir a pris acte de cette action avec "sérénité" et maintient ses informations. "L'article est le fruit d'un travail journalistique sérieux, on a des preuves de ce qu'on avance", a déclaré un responsable de la direction, avant d'ajouter : "on prend évidemment acte (des poursuites), on attend sereinement la suite".
"Nous avons toute confiance dans le travail de nos journalistes, ils travaillent de surcroît en toute indépendance" a déclaré pour sa part Rémi Dessard, le directeur de la rédaction du quotidien.