DSK, dans les habits d'un candidat

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Hélène Favier avec agences , modifié à

Après la diffusion d'un reportage sur Canal+, sa candidature semble de plus en plus évidente.

Ceux qui se demandaient - encore - si DSK allait se lancer dans la course à la présidentielle en 2012, auront certainement eu leur réponse, en regardant le documentaire qui lui était consacré, dimanche sur Canal+. Dans sa cuisine, dans sa salle de bains : le président du FMI a laissé ses portes grandes ouvertes aux journalistes de la chaîne et sa posture de candidat semble désormais de plus en plus évidente.

"Cette décision, permettez moi de la garder"

Dominique Strauss-Kahn admet d'ailleurs avoir pris sa décision pour 2012, mais la garder pour lui. "Je vois bien qu'il y a une attente, des gens m'arrêtent dans la rue. Cette décision, permettez moi de la garder pour moi", assure-t-il, répondant à l'automne 2010 aux journalistes Nicolas Escoulan et François Lescalier, qui l'ont suivi pendant un an au FMI.

"Ce n'est pas des sujets légers et donc puisqu'il y a eu des calendriers qui ont été fixés, tous les gens qui sont susceptibles d'être candidats à gauche auront à se prononcer à ce moment là. Aujourd'hui, quoi que je puisse avoir dans mon esprit, je le garde pour moi", renchérit DSK, tenu par sa fonction à un strict devoir de réserve.

"Yes we Kahn"

Pour le reste, le documentaire de 52 minutes Un an avec DSK, diffusé dimanche à la mi-journée, montre le patron du FMI dans sa vie quotidienne à la tête de l'institution internationale : DSK en réunion avec les grands argentiers de la planète, DSK en tournée africaine, DSK au tournoi de foot, DSK portant un T-shirt "Yes we Kahn" (en référence au slogan de Barack Obama pendant sa campagne présidentielle: "yes we can"), DSK répondant "oui" à un journaliste sud-coréen lui demandant s'il va se présenter à la présidentielle française, avant de se reprendre : "euh... je vais me présenter à votre président demain". Bref, le reportage est truffé d'allusions à 2012 et la candidature du socialiste français.

Il a conscience de son destin

Et pratiquant ce type communication soigneusement dosée pour rester dans le cadre de ses contraintes au FMI, la candidature de DSK ne fait plus guère de doutes. Ses proches le reconnaissent volontiers. "Il a conscience de son rôle et de son destin. Au moment où la France aura besoin de lui, Dominique Strauss-Kahn répondra présent", glisse ainsi l'avocat Gilles August aux journalistes de Canal+.

Le calendrier adopté en janvier par le PS contre l'avis des strauss-kahniens, qui souhaitaient des délais plus longs--, prévoit un dépôt des candidatures avant le 13 juillet et un vote des sympathisants de gauche en octobre pour désigner leur champion. En attendant, Dominique Strauss-Kahn arrive largement en tête du premier tour de la présidentielle, selon un sondage CSA publié samedi par la Dépêche du Midi. Selon cette enquête réalisée par téléphone, il obtiendrait 30% des voix, loin devant Marine Le Pen (21%) et surtout du président de la République (19%).