Dominique Strauss-Kahn n'aura pas donné les réponses aux questions qui agitent la sphère politique. Il a répété que, pour le moment, sa fonction était celle de président du FMI et rien d'autre : "dans les mois à venir, j'ai une mission à continuer, à remplir", a-t-il déclaré sur le plateau du 20 heures de France 2 alors qu'il était interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle.
Pas question donc de s'exprimer sur ses intentions pour 2012 : "ce débat politique français m'est interdit donc je n'y rentre pas", a-t-il ajouté en référence à son devoir de réservé lié à sa fonction de patron du FMI. "Je continue et aujourd'hui, clairement, c'est au FMI que je travaille". "Je ne suis que le directeur général du FMI", a-t-il encore insisté.
"Je suis un homme libre"
Depuis que son épouse Anne Sinclair a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas qu'il brigue un second mandat à la tête de l'institution internationale, les rumeurs se sont multipliées. Mais là aussi, DSK balaye la question : "ce problème ne se pose pas. Aujourd'hui, j'ai au jour le jour des choses à faire". Il reconnaît néanmoins que l'avis de sa femme "a beaucoup d'importance" pour lui et qu'il l'écoute "toujours". "Quoi que je fasse, son avis comptera", a-t-il ajouté.
"Je suis un homme plus libre que je ne l'ai jamais été. Je peux dire à tous les chefs de l'État ce qui va et ce qui ne va pas", a-t-il encore fait valoir. "Résoudre les problèmes des gens" en Europe, où "la souffrance sociale est plus forte" qu'ailleurs et où existe "un risque de déclassement réel par rapport à l'Asie" : ses mots visaient l'Europe en général mais aussi la France en particulier où, "6 millions de salariés gagnent moins de 750 euros (par mois)", a-t-il souligné, critiquant à demi-mots la politique de Nicolas Sarkozy.
"Mieux à faire que de la polémique"
Dominique Strauss-Kahn a également répondu aux attaques dont il a fait l'objet de la part de plusieurs responsables de l'UMP, à l'instar de Christian Jacob, chef de file des députés de la majorité : "ce qui m'indigne, c'est qu'il y a mieux à faire pour les responsables français et européens que de la polémique".
Le socialiste s'est ensuite montré plus vindicatif : "les élus sont là parce que des gens leur ont demandé de résoudre les problèmes et leur temps ils doivent le consacrer à résoudre les problèmes des gens et pas à se préoccuper de leur prochaine élection", a-t-il poursuivi, avant de conclure : "si les gouvernements voulaient bien se préoccuper un peu plus de ce pourquoi ils ont été élus, plutôt que de savoir comment ils vont gagner les prochaines élections, les choses iraient mieux !". En attendant, le socialiste laisse encore planer le doute sur sa candidature.