Depuis six semaines, ils sont passés par tous les états d'esprit. La stupéfaction, l'abattement, la résignation, l'espoir... jusqu'à cette nouvelle plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, envoyée mardi en France, par l’écrivaine Tristane Banon.
"Une forme d’opportunisme"
Un nouveau rebondissement qui provoque la colère des proches de l’ancien patron du FMI. "Cela fait des mois et des années que Tristane Banon raconte son histoire. Elle dépose sa plainte aujourd'hui. J'y vois une certaine forme d'opportunisme que je rattache à ce torrent de boue, ces campagnes de désinformation contre Dominique Strauss-Kahn au moment où la justice américaine s'apprête à reconnaître son innocence", a dénoncé mardi le député de Paris, Jean-Marie Le Guen, dans les couloirs de l'Assemblée.
Même constat pour François Pupponi, qui a pris le relais de DSK au poste de député-maire PS de Sarcelles. "Elle porte plainte : tout cela fait réchauffé au moment où les Etats-Unis lèveraient leurs charges", a estimé le socialiste.
"Une exaspération totale"
Mais certains se montrent tout simplement exaspérés par cette affaire. Pour le socialiste André Vallini, il est temps de tourner la page : "Je ne veux plus parler de ces feuilletons qui n’en finissent pas de rebondir", a-t-il balayé au micro d’Europe 1. "Tout ça provoque chez moi, comme chez les Français, une exaspération totale. Je souhaite que l’on donne aux Français une autre image de la politique", plaide-t-il. "Ici, nous ne sommes pas dans un palais de justice, nous sommes à l’Assemblée nationale donc je souhaite que l’on reparle de politique. Et non plus d’affaire judiciaire".
"On est à côté de la plaque"
Une volonté partagée par le député PS des Bouches-du-Rhône, Michel Vauzelle. Selon lui, les socialistes courent aujourd’hui un risque électoral : "C’est absolument insupportable quand on voit des jeunes qui cherchent un logement et un emploi, quand on voit des classes moyennes qui sont paupérisées. C’est là qu’on est attendu", a rappelé le socialiste au micro d’Europe 1. Et de prévenir : "Sinon c’est Marine Le Pen qui va ramasser les voix ou bien c’est l’abstention et Sarkozy repassera". Michel Vauzelle demande donc aux socialistes d’être "à la hauteur de la situation. En ce moment, on est à côté de la plaque".