Dominique Strauss-Kahn a répété le message trois fois. "Je ne demande qu’une chose, qu’on me laisse travailler", a martelé le président du FMI jeudi soir sur France 2, refusant ainsi d’évoquer le sujet de sa candidature éventuelle sur l’élection présidentielle de 2012. Toutefois, il n’a pas manqué de distiller quelques signaux sur ses ambitions présidentielles.
L’ancien député-maire de Sarcelles s’est ainsi invité dans le débat des retraites, en réfutant d’emblée tout "dogme" sur l'âge de départ à la retraite. "Si on arrive à vivre 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans, il va bien falloir que d'une manière ou d'une autre ça s'ajuste. Dans beaucoup de pays, c'est la voie qui est choisie", a-t-il déclaré.
"On est en forme beaucoup plus âgés"
DSK a lancé un credo, la "différenciation". "Parce que les vies ne sont pas les mêmes, il y en a qui sont plus usés, plus fatigués, et d'autres qui, au contraire, peuvent continuer à travailler assez âgés, beaucoup plus âges qu'on ne l'aurait imaginé il y a dix ou vingt ans, parce qu'aujourd'hui on est en forme beaucoup plus âgés".
Dominique Strauss-Kahn n’a de toute façon pas caché qu’il gardait un oeil sur la France mais, "comme un Français peut être intéressé par la France", a-t-il laconiquement précisé. Et à ceux qui le voient déjà candidat, il a lancé, cinglant : "personne n'est autorisé à parler en mon nom". Et à Arlette Chabot, qui lui demandait qu’il avait déjà en tête une date pour annoncer sa décision, il a répondu dans un sourire : "j'ai une petite tête et je ne sais penser qu'à une seule chose à la fois."
"Grâce au FMI…"
Au sujet des "sondages, des articles, des choses" qui lui sont actuellement très favorables, il concède que c'est "très agréable que vos compatriotes vous apprécient", mais "ce n'est pas mon sujet, pas ma préoccupation". Sera-t-il au côté de Nicolas Sarkozy en juin 2010, à la réunion du G20?" Je pense, oui", répond-il, laconiquement. Et le "pacte" de non-agression au PS avec Martine Aubry pour 2012? Moue de DSK: "Est-ce que je sais, moi ?".
Dominique Strauss-Kahn s’est aussi attaché à tirer un bilan positif de son action à la tête du FMI en ces temps de crise. "Je crois que le rôle que le FMI a joué depuis le début de la crise des subprimes est reconnu par tout le monde", fait-il valoir. C'est "sans doute grâce au FMI et pas seulement au FMI, mais notamment au FMI, qu'on a évité une crise aussi grave" que celle "de 1929". Et de poursuivre : "j'ai l'impression -peut-être que ça va vous paraître prétentieux- que je fais des choses qui sont, à ma modeste place, utiles au monde, utiles à l'Europe, de ce fait d'ailleurs, utiles à la France aussi."