"Je pense aujourd’hui que 80% du PS ferait confiance à Dominique Strauss-Kahn" pour le représenter en 2012. Si, à l’ouverture de l’université d’été du PS, l'heure est officiellement à la trêve des égos chez les socialistes français, le maire de Lyon Gérard Collomb a mis un coup de canif à cette paix affichée, vendredi matin sur Europe 1. Le sénateur du Rhône a défendu la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la prochaine présidentielle en s’autorisant quelques piques à l'égard de son adversaire principale, Martine Aubry.
L’université d’été du PS n’a pas encore commencé mais Gérard Collomb attend déjà la prochaine. "La véritable rentrée de la Rochelle ce n’est pas cette année mais l’année prochaine lorsque Dominique Strauss-Kahn pourra dire s’il est candidat", a lancé le maire de Lyon. "Je crois qu’il s’impose par son absence même." "Il y a aujourd’hui une attente forte pour une autre politique en France, une politique que beaucoup d’entre nous pensent pouvoir être incarnée dans l’avenir par Dominique Strauss-Kahn", selon le supporteur du président du FMi.
"Une ligne qui a déjà échoué"
Gérard Collomb voit des différences "patentes" entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry. Il y a d’un côté "la volonté de prendre en compte les déficits (...) de reconstruire une économie française, de mener une politique européenne" (...) J'ai peur que de l’autre, ce soit l’augmentation de la dépense publique, la volonté de mener des politiques de relance, la volonté finalement, d’avoir une espèce de protectionnisme européen (…) une ligne qui a déjà échoué par le passé". En faisant campagne pour DSK, Gérard Collomb fait également campagne pour lui au cas où le directeur du FMI préférait rester à Washington.
"Respecter le calendrier"
"Un certain nombre de gens cherchent à le piéger en avançant par exemple le calendrier des primaires", a dénoncé Gérard Collomb. Si Martine Aubry annonce "avant le début de l'année 2011" si elle se lance dans la campagne des primaires, les "règles du jeu affichées en public ne sont plus respectées". "Le calendrier a été fixé il y a à peine 3 mois", a-t-il rappelé, "il faut attendre que Dominique Strauss-Kahn soit en capacité de dire s’il va à la présidentielle et en attendant essayer de travailler sur la ligne politique".