Et un couac de plus. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici et du Redressement productif Arnaud Montebourg se sont opposés par médias interposés, jeudi, sur le dossier de la reprise de Dailymotion par Yahoo! . Un épisode qui souligne une nouvelle fois les divergences entre les deux figures de Bercy.
L'Elysée et Matignon en ont assez. Alors que François Hollande vient de recevoir 300 entrepreneurs à l'Elysée, dans le cadre des Assises de l'entrepreneuriat, cette nouvelle affaire n'est pas la bienvenue. Et du côté de Matignon, on ne cache pas une certaine exaspération. "On ne va pas jouer les surgés de cour de récré" persifle un conseiller, avant d’ajouter : "leur histoire de couple, on n’en a rien à faire !" Surtout que ce nouveau couac intervient à quelques jours du premier anniversaire de François Hollande. Le séminaire de travail, prévu lundi à l'Elysée, en présence de tout le gouvernement, était censé démontrer que l'exécutif est "soudé". Ce nouvel épisode entre Arnaud Montebourg et son ministre de tutelle Pierre Moscovici fait donc le plus mauvais effet.
Deux visions à Bercy. Ce nouveau couac braque les projecteurs sur Bercy où chacun joue sa partition. Pierre Moscovici, le patron discret de Bercy, taiseux et plongé dans ses dossiers, est excédé par son collègue Montebourg, chantre du "made in France", provocateur et médiatique. Deux personnalités radicalement opposées, donc et deux lignes politiques contradictoires. Le premier est réformiste et social-démocrate, le deuxième reste le chantre de changements plus radicaux de politique économique, comme l'ont illustré ses propos dans Le Mondedénonçant le "sérieux budgétaire" qui "tue la croissance".
>>> "Montebourg et Moscovici ne se supportent plus", raconte Antonin André dans son édito politique :
Un remaniement inévitable. Pour un haut fonctionnaire de Bercy, cela ne fait plus de doute. Le remaniement est inévitable pour donner enfin un seul patron à Bercy et une seule ligne politique. D’ailleurs, un proche de François Hollande le reconnaît : "Bercy, tout compris, c’est 50% des emmerdements du président…".