"En matière de vêtements, elle en connaît plus que moi. Elle dépense en une semaine ce que je dépense en un an." La petite pique, rapportée lundi par le Buzz politique d’Europe 1, est, contre toute attente, signée du Premier ministre, François Fillon. Sa cible : son ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati.
Dimanche quelques heures avant cette sortie du Premier ministre, l’eurodéputée, qui conteste à François Fillon son investiture pour les législatives dans la deuxième circonscription de Paris, avait lancé les hostilités, dégainant une nouvelle salve d’attaques verbales contre lui.
"Ce qui le sauve, c'est peut être son apparence"
"C'est un secret pour personne, François Fillon mène un combat acharné contre moi, il met la pression pour que je sois exclue de la campagne présidentielle", a ainsi lâché sur Radio J, Rachida Dati, avant d’asséner : "Ce qui le sauve, c'est peut être son apparence, parce qu'il est bien coiffé, un beau costume, des chaussettes rouges, donc tout va bien".
Au passage, l’eurodéputée a même porté des accusations beaucoup plus lourdes contre François Fillon, lui reprochant de procéder à des nominations de complaisance au Conseil économique et social pour favoriser son élection.
Accusations de clientélisme
"Il a nommé au Conseil économique et social des personnes qui n'ont rien à voir avec leur compétence, simplement parce qu'ils sont parisiens et qu'ils peuvent l'aider dans le cadre de sa campagne. Moi ça me choque, je ne fais pas de la politique comme ça", a-t-elle insisté.
La CGT avait de son côté dénoncé mi-mars les récentes nominations de 72 personnalités par décret présidentiel au Conseil économique, social et environnemental (CESE), intervenues dans "la précipitation" à six semaines de la présidentielle, pour "remercier" des personnes membres de l'UMP. "La grande majorité des élus ou anciens élus nommés sont tous encartés à l'UMP", avait affirmé la CGT dans un communiqué.
Cet affrontement entre Rachida Dati et François Fillon trouble depuis plusieurs mois le camp majoritaire et se poursuit alors même que l’eurodéputée, en disgrâce depuis son éviction de la place Vendôme en 2009, est revenue dans la lumière en prenant part à la campagne de Nicolas Sarkozy.
En octobre dernier, Rachida Dati avait déjà tiré à boulets rouges contre le chef du gouvernement. Elle l'avait alors accusé de se servir de son poste pour préparer son arrivée dans la capitale en rémunérant notamment sur fonds publics un conseiller chargé de sa future campagne électorale.