Depuis plusieurs jours, plusieurs voix accusent plus ou moins directement Rachida Dati d'être à l'origine des rumeurs sur les déboires sentimentaux du couple présidentiel. Des soupçons qui expliquent en partie sa disgrâce actuelle du côté de l'Elysée. Rachida Dati, visiblement agacée, est sortie de son silence mercredi. Face à "cette campagne de dénigration (sic) et de calomnies que j'ai pu subir pendant ces quelques temps, je n'ai pas réagi. Aujourd'hui j'ai décidé de réagir : maintenant ça suffit, il faut que ça s'arrête", a déclaré l’ancienne ministre de la Justice sur RTL.
"Je n’ai pas peur de grand-chose"
Selon plusieurs organes de presse, dont Le Canard enchaîné, un rapport des services de renseignement a conclu à sa responsabilité dans l'affaire, et c'est ce qui aurait conduit au retrait le 14 mars d'une escorte de quatre policiers dont elle bénéficiait comme ex-ministre. "Si ce qui était dans la presse, et notamment dans le Canard enchaîné, depuis trois ans était vrai, je ne serais même pas en face de vous", a rétorqué Rachida Dati.
L’ancienne Garde des Sceaux s’est en revanche bien gardé d’attaquer personnellement Nicolas Sarkozy, pour se focaliser sur ses proches. "Je fais une différence notoire entre le président et son entourage", a-t-elle déclaré. Rachida Dati a notamment désigné le conseiller en communication du président, Pierre Charon, qui a affirmé que la peur devait "changer de camp" dans cette affaire. "Je n'ai pas peur de grand chose, alors encore moins de ce type de vocabulaire que j'ai connu il y a bien longtemps et qui ne m'a pas empêchée d'être ce que je suis aujourd'hui. Ce n'est pas le vocabulaire du président de la République et je pense qu'il n'a pas dû apprécier ce type de déclaration".
Retour en grâce ?
Quant à son discrédit auprès du chef de l’Etat, Rachida Dati s’est employé à la minimiser. L'ancienne garde des Sceaux a affirmé qu'il y avait entre elle et le président de la République "de la loyauté et de la confiance". "En tant qu'ancien ministre, on ne peut pas avoir ni de querelles ni de critiques à l'égard du président qu'on a servi", a-t-elle souligné. "On peut changer de fonction, de mission, d'engagement : la confiance elle ne change pas, elle persiste et elle durera. (...) Je ne l'ai pas vu récemment mais j'espère le voir très bientôt/"
Les efforts de l’ancienne ministre pour retrouver les faveurs de l’Elysée pourraient bien payer. Hier catégorique, Claude Guéant a en effet fait marche arrière mercredi au sujet de Rachida Dati. "J'ai dit hier (mardi) à un journaliste du Canard enchaîné que le président ne souhaitait plus, actuellement, voir Rachida Dati", a admis le secrétaire général de l’Elysée, avant de conclure : Mais "c'était hier. La vérité d'hier n'est peut-être pas la vérité d'aujourd'hui".