"Regret", "erreur": Nicolas Sarkozy s'est laissé aller à un peu d'autocritique devant des journalistes le week-end dernier en Guyane, jugeant notamment ne pas avoir assez "protégé" Rachida Dati et Rama Yade, ex-étoiles de la sarkozie aujourd'hui en froid avec le chef de l'Etat. Toutes deux icônes de la diversité de l'UMP en début du quinquennat, elles ont été écartées du gouvernement, la première en juin 2009, la seconde en décembre 2010. Et usent aujourd'hui de leur franc-parler pour décocher des flèches contre le camp présidentiel.
"Oui, j'ai peut-être fait l'erreur de leur en donner trop et trop vite. Si c'était à refaire, je les protégerais davantage", a confié Nicolas Sarkozy lors d'une longue discussion avec des journalistes, dont une de l'AFP, le 21 janvier à Cayenne. Ses propos n'étaient pas destinés à être publiés, mais l'ont été finalement. A propos de l'ex-garde des Sceaux Rachida Dati, aujourd'hui maire du VIIe arrondissement, en guerre avec l'UMP de Paris pour n'avoir pas été investie dans la circonscription qu'elle briguait pour les législatives, le président de la République dit: "J'ai cru en elle. Elle a du talent".
"Je lui ai dit que son talent pouvait encore m'être utile s'il s'exprimait sur autre chose que sur François Fillon. Ce n'est pas bon pour elle. Il faut tourner la page", ajoute-t-il, en référence à cette bataille perdue face au Premier ministre pour l'investiture dans la 2e circonscription de Paris. Associant les cas Dati et Yade, il les compare à la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qu'il estime avoir "mieux protégée". "Je l'ai nommée simple secrétaire d'Etat. Vous voyez aujourd'hui, elle est à la tête d'un des plus gros ministères! Elle était prête. Je n'ai pas eu cette prudence avec d'autres. Ca explique leur comportement. J'en ai ma responsabilité".