Le consensus sur la Syrie commence à se fissurer. L'ancienne ministre Rachida Dati a estimé dimanche qu'il "faut réfléchir" à un rétablissement des contacts avec le président syrien Bachar al-Assad, vu l'impasse dans son pays ravagé par une guerre civile sanglante. Interrogée dans les colonnes du Parisien-Dimanche, la député européenne a jugé que la visite contestée de quatre parlementaires français à Damas aura eu au moins le mérite de poser cette question sensible" d'un dialogue renoué avec Assad, "sans accepter une quelconque complaisance vis-à-vis de lui".
Une situation dans "l'impasse". Rachida Dati a déploré l'aggravation de la situation dans la région, déstabilisée par les assauts de l'Etat islamique. "Le résultat est là", poursuit-elle. "Quatre ans après le début du conflit, Daech (le groupe Etat islamique) s'est installé et progresse de jour en jour". "De plus l'opposition a toujours été déstructurée en Syrie, de sorte que la communauté internationale n'a pas d'interlocuteur fiable", juge la responsable d'opposition. "C'est ce qui explique l'impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui".
"Rétablir le contact avec le régime Assad ?" "Dans cette situation", poursuit la maire du VIIe arrondissement de Paris, "la seule issue pour une résolution politique de ce conflit n'est-elle pas de rétablir le contact avec le régime d'Assad ? Oui, peut-être. Il faut y réfléchir". Jean-Christophe Lagarde, invité dimanche matin du Grand Rendez-Vous Europe 1 / I Télé / Le Monde, a lui vivement critiqué "l'incohérence" de l'intervention française dans la région. L'armée française est engagée en Irak, mais refuse de participer aux opérations en Syrie. La France a rompu ses relations diplomatiques avec le pays gouverné par Bachar al-Assad en 2012.
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