Dati privée d’avantages en nature

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Rémi Duchemin, avec la rédaction d'Europe 1 , modifié à
Selon les informations d’Europe 1, il ne s’agirait pas d’une sanction présidentielle.

Depuis le 15 mars dernier, Rachida Dati n’a plus droit aux chauffeurs ni aux gardes du corps dont elle bénéficiait en sa qualité d’ancienne ministre. L’ex-Garde des Sceaux a appris la nouvelle à la sortie du plateau de France 2 au soir du premier tour des régionales, le 14 mars dernier. Elle a immédiatement fait le lien avec son intervention télévisée, au cours de laquelle elle avait prôné "un retour aux fondamentaux" dans ce qui pouvait apparaître comme une attaque à la politique d’ouverture du chef de l’Etat. Le Canard enchaîné fait le même lien dans son édition datée du 31 mars.

Mais selon un haut fonctionnaire de la police nationale joint par Europe 1, la décision de priver l’ex-ministre de sa Peugeot 607, de ses deux chauffeurs et de ses deux policiers gardes du corps n’aurait en fait rien à voir avec son apparition à la télévision. La mesure, en balance depuis quelques semaines, aurait bien été adoptée le 14 mars, mais au cours d’une réunion dans l’après-midi, soit quelques heures avant la soirée électorale.

La Cour des comptes préconise dans son rapport datant de février 2010 des mesures d’économie sur les voitures et les personnels de sécurité mis à disposition des anciens ministres. C’est donc dans ce cadre uniquement que Rachida Dati aurait été privée de ses privilèges.

Hortefeux ne s’est pas excusé

Une chose est sûre, Rachida Dati digère mal ce changement de régime. Et c’est Brice Hortefeux qui serait l’objet de sa colère. A tel point que, selon Libération, l’ex-garde des Sceaux aurait raccroché au nez du ministre de l’Intérieur, qui l’aurait appelée pour s’excuser. Un fait qu’on dément fermement place Beauvau. Selon les informations d’Europe 1, le ministère de l’Intérieur reconnaît bien la privation des avantages en nature à Rachida Dati. Mais il argue aussi que Brice Hortefeux ne se serait jamais fendu d’excuses envers une ancienne collègue que, de notoriété publique, il apprécie fort peu.

Selon Le Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy n’aurait pas apprécié de voir l’ancienne ministre de la Justice participer à la soirée électorale. "Mais qu’est-ce qu’elle fait là celle-là ? On ne l’a pas vue pendant la campagne, et la voilà devant les caméras!", aurait réagi le chef de l’Etat. Selon l’hebdomadaire satirique, Nicolas Sarkozy aurait appelé le soir même Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, pour priver Rachida Dati de ses privilèges. La députée européenne serait alors parvenue à négocier pour bénéficier de ces avantages… jusqu’au lendemain.

- Les mesures d'économie devraient-elles être plus drastiques encore ?