Après de nombreuses déclarations fracassantes à l'encontre de François Fillon, Rachida Dati renonce finalement à affronter l'ancien Premier ministre aux législatives dans la 2e circonscription de Paris (Ve et partie des VIe et VIIe arrondissements).
Comme annoncé par le Buzz politique d'Europe 1, elle explique son choix dans un entretien à paraître samedi dans Le Figaro Magazine, en appelant à une refondation de la droite parisienne.
"Ne pas ajouter la division à l'échec"
"J'aurais pu me présenter et faire battre François Fillon" mais "je ne serai pas de ceux qui parlent d'unité mais ne se l'appliquent pas à eux-mêmes", déclare la maire UMP du VIIe arrondissement de Paris.
"En responsabilité, je ne souhaite pas ajouter de la division à l'échec en me présentant dans la circonscription où je suis pourtant légitime", ajoute-t-elle.
Appel à la mobilisation
Rachida Dati profite également de cet entretien pour lancer moins un nouvel appel à "la refondation de la droite parisienne", dirigée par le député-maire du XVe, Philippe Goujon, filloniste.
"Depuis dix ans, la droite parisienne régresse à toutes les élections à l'exception des élections européennes. Autre séisme pour la droite parisienne en 2012, c'est la première fois que le candidat socialiste arrive en tête à Paris à l'élection présidentielle !" déplore la députée européenne.
A ses yeux, il est donc "urgent de nous mobiliser et de proposer un véritable projet aux Parisiens pour Paris".
Fillon taclé
"A Paris comme partout en France, nous devons remettre de la démocratie et de la parité dans l'exercice de la politique. La politique par héritage ou par cooptation, c'est fini", ajoute-t-elle.
"Pour moi, les électeurs ne doivent pas être un tremplin pour une rente ou une planque pour des politiques craignant un échec ou pour préparer d'autres ambitions", poursuit l'ancienne garde des Sceaux en visant clairement François Fillon, qui pourrait briguer la mairie de Paris en 2014. Elle l'accuse d'"abandonner la Sarthe et les Sarthois à la gauche pour s'assurer un avenir".
Les femmes souvent "sacrifiées" en politique
L'ancienne garde des Sceaux assure enfin avoir refusé "de nombreuses propositions alternatives" pour les législatives de juin, dans "des circonscriptions dites 'acquises' à la droite en Ile-de-France et aussi à Paris, comme la 12e circonscription" ou encore "la suppléance de François Fillon".
Promettant de ne pas "abandonner ce combat" pour la parité, elle affirme qu'"à Paris et ailleurs, les femmes ont souvent été 'sacrifiées' pour conforter des héritiers ou pour permettre à ceux qui, menacés dans leur circonscription, voulaient un endroit 'plus sûr' pour vivre tranquille au mépris des électeurs". C'est là "le contraire d'une droite moderne, morale et républicaine", estime-t-elle.
Interrogé par Europe 1, Xavier Bertrand, ancien ministre du travail a qualifié de "normal" le retrait de Rachida Dati. "C'est normal, c'était attendu, et l'investiture avait été donnée à François Fillon, candidature totalement légitime que celle du Premier ministre", a-t-il commenté.