Jacques Chirac est-il apte à comparaître devant la justice ? D’après un rapport médical que s’est procuré le JDD, la réponse est non : l’ancien président de la République souffre d’anosognosie, qui fait partie des symptômes de la maladie d’Alzheimer notamment, selon un expert.
Ce symptôme, qui "reste une énigme pour les neurologues", souligne le journal, se manifeste par des troubles de la mémoire : les patients ne sont "pas conscients des difficultés" qu’ils ont. En clair : ils oublient qu’ils oublient, décrypte le spécialiste interrogé par le JDD. Parmi les symptômes, le trouble de l’équilibre. Or, souligne le JDD, "Jacques Chirac avance avec difficulté, se tenant toujours à un de ses officiers de sécurité".
État "dégradé"
Un tel trouble peut survenir "assez fréquemment après les AVC". En 2005, Jacques Chirac avait effectivement fait un accident vasculaire cérébral, alors qu’il était encore à l’Elysée. D'après un proche, "en un an, son état s'est considérablement dégradé". "Plus rien ne l'amuse, raconte-t-il, il n'est plus capable de soutenir une conversation, il peut vous demander 'qui est Fillon ?' et se lever brusquement parce qu'il a envie de partir".
Ce rapport médical, commandé par la défense de l’ancien président, a été transmis à la justice. Lundi, à l’ouverture du procès, le juge pourra ainsi décider de ne pas juger Jacques Chirac ou bien de le dispenser d’assister à son procès. Une dispense que les proches de Jacques Chirac appellent de leur vœux, comme l'expliquait Bernard Debré, député UMP de Paris, sur Europe 1 : "Ce serait une image catastrophique de voir cet homme âgé répondre quelques fois à côté, avoir besoin de ses avocats pour qu'il comprenne, ou qu'ils répondent à sa place..."