Après le débat, très suivi dans les médias, entre les six candidats à la primaire PS, la réaction de l’UMP ne s'est pas faite attendre. Dans la nuit, Jean-François Copé, secrétaire général du parti présidentiel, a fustigé, dans une lettre postée sur Internet, le "décalage entre la gravité de la crise et le déphasage des candidats du PS". Pour lui, les "seules propositions concrètes" des six candidats ont été "la sortie du nucléaire" et "la dépénalisation du cannabis". Une lettre accompagnée d’une vidéo, dans laquelle l'UMP ironise sur "les folles propositions du PS".
Première salve contre "le maintien de la retraite à 60 ans" :
"Une primaire à droite en 2017"
Au micro d'Europe 1, Bernard Debré a critiqué le débat sur la forme : c'est beaucoup, beaucoup trop long". "Je ne crois pas que ce format à la télé soit quelque chose de moderne", a-t-il ajouté. Et sur le fond, le député UMP de Paris a fustigé : "beaucoup d'incantations, pas beaucoup de solutions". Le chiraquien a tout de même reconnu la "modernité" du principe de la primaire, souhaitant "une primaire à droite en 2017".
De son côté, Valérie Rosso-Debord, déléguée générale de l'UMP, a produit un communiqué dès jeudi soir : elle a moqué "le spectacle" donné par les six candidats. Et chacun en prend pour son grade : "Les socialistes viennent de mener leur premier débat sur la forme entre un Hollande sur la défensive qui joue l'après-primaire, une Royal impériale qui réinvente l'ordre social, un Valls qui s'est trompé de parti, un Baylet qui se trompe d'élection --il est là pour négocier ses sénatoriales--, un Montebourg qui se croit en Russie en 1917 et une Aubry crispée par l'enjeu qui nous joue 1997 le retour...", a taclé Valérie Rosso-Debord.
"Un plateau de téléréalité sans saveur"
Les patron des députés UMP Christian Jacob est également monté au créneau dès jeudi soir, déplorant "un spectacle désolant de candidats socialistes se livrant à une triste succession de monologues sans relief". Et de railler l'absence de "proposition innovante", "un véritable concours Lépine de la démagogie". Bruno Le Maire, lui, a critiqué vendredi sur Canal Plus, l'absence de "vision collective" au PS.
Mais c'est Thierry Mariani, conseiller politique de l'UMP, qui s'est montré le plus virulent. Pour lui, les candidats socialistes ont livré aux Français "six monologues égocentriques offrant un plateau de téléréalité sans saveur entre 'qui va dépenser des millions', 'le maillon faible' et 'défaite story'". Le ministre des Transports en a profité pour comparer "les images de Nicolas Sarkozy face au peuple libyen acclamant la France" et "le débat navrant des prétendants socialistes". Pour en tirer une conclusion, " entre le chef de l'Etat et l'état du PS, le fossé est immense".
La visite de Sarkozy en Libye mise en avant
Même argumentaire du côté de Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur : "on a eu deux images contrastées d'une France qui comprend le monde et qui pour la première fois depuis des décennies est applaudie par un peuple arabe ", "de l'autre, j'ai eu l'impression d'un ensemble de politiciens socialistes qui ont réussi un coup de communication, incontestablement. Mais je n'ai pas vu l'ombre d'un début de crédibilité sur la France dans le monde. La crédibilité était hier soir clairement dans le camp de Nicolas Sarkozy", a-t-il jugé.
Et la salve de l'UMP n'est pas prête de se calmer. Selon les informations d’Europe 1, Jean-François Copé et une dizaine de ses collaborateurs se sont employés à visionner le débat jeudi soir sur France 2 pour reprendre la main le plus tôt possible. Une conférence de presse a d'ailleurs été vendredi matin. Une conférence de presse qui a opportunément commencé… par évoquer la visite de Nicolas Sarkozy, en Libye jeudi.
La dépénalisation du cannabis, "une folie"
Sur le débat des socialistes, le secrétaire général du parti présidentiel a balayé : "il n'y a pas de proposition sérieuse". Et de fustiger "trois sujets abordés d'une manière extrêmement inquiétante" : le nucléaire, la dépénalisation du cannabis, et "la gestion des finances publiques". "J'ai vu les masques tomber", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1. "Sur le nucléaire, leur objectif est de mettre à terre l'une des plus grandes filières d'excellence en France". Et sur la dépénalisation du cannabis, Jean-François Copé considère que "c'est une deuxième folie" d'"imaginer qu'il puisse y avoir un débat".