Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré jeudi que "malheureusement du fait de l'absence de croissance" la Cour des comptes avait raison de craindre un dérapage du déficit public en 2013 par rapport aux prévisions. Interrogé sur la mise en garde de la Cour des compte, qui juge que le déficit public de la France pourrait dépasser les 3,7% du produit intérieur brut prévus dans le Programme de stabilité européen, le chef du gouvernement, en déplacement à Fort-de-France, a déclaré : "Je pense que pour 2013, malheureusement, du fait de l'absence de croissance, ce que dit la Cour des comptes est vrai. Mais à la fin de l'année nous verrons".
"La Cour des compte est indépendante. Elle fait ses observations, elle donne son diagnostic mais ce n'est pas elle qui fait la politique du gouvernement", a toutefois ajouté Jean-Marc Ayrault. "C'est au gouvernement, avec le Parlement, de trouver les bonnes solutions". Tout en avertissant le gouvernement d'un risque de dérapage en 2013 par rapport aux prévisions, la Cour des comptes a exclu la nécessité d'un collectif budgétaire à mi-année, dans un rapport publié jeudi.
Si la croissance française était plus basse que le taux de +0,1% prévu par le gouvernement pour 2013, comme l'annoncent la Commission européenne, le FMI mais aussi désormais l'Insee, "le déficit public effectif pourrait se situer entre 3,8 et 4,1% du PIB", affirme la Cour des comptes dans ce rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques. La Cour des comptes a également mis en garde contre le poids du déficit des retraites dans les comptes sociaux, demandant des "mesures à effet immédiat".