Des irrégularités dans les créations d'emploi et les recrutements". Voilà la principale conclusion d’un rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion des ressources humaines de la ville de Paris, depuis 2002, date à laquelle le maire socialiste Bertrand Delanoë a pris ses fonctions.
Des emplois permanents
La chambre régionale des comptes rappelle que "lorsque le maire recrute pour son cabinet, les fonctionnaires doivent être affectés sur des postes de collaborateurs de cabinet". Or, certains cadres ont été recrutés sur des emplois administratifs. Exemple : le directeur de cabinet de Bertrand Delanoë a été recruté sur un emploi de secrétaire général adjoint de la commune. Ce qui lui a permis de toucher une haute rémunération, dont une "prime départementale" de 30.000 euros. Trois collaborateurs du maire seraient même "rémunérés en dépassement de l'autorisation donnée par le conseil de Paris".
Des gros salaires
Autre irrégularité : le rapport souligne qu"il n'existe pas de direction générale, mais seulement des directions" à la mairie de Paris. "Il ne devrait donc pas y avoir d'emploi de directeur général, mais seulement des emplois de directeurs" pointe le rapport. Coût de l’anomalie ? 1,8 million d'euros. Le coût salarial des 20 directeurs généraux les mieux rémunérés serait aussi trop élevé, atteignant 248.000 euros, en moyenne, en 2008.
La mairie se défend
Des accusations balayées par la mairie de Paris. "La Ville récuse que la rémunération perçue par les 20 directeurs généraux de la Ville. Leur rémunération nette annuelle est en réalité de 150.000 euros (soit 12.500 euros par mois sur une année, NDLR), soit un montant conforme à celui des cadres supérieurs de l'Etat occupant des fonctions équivalentes", répond la municipalité dans un communiqué.
Selon la ville, "l'existence de directeurs généraux, relevée par la cour est strictement conforme aux termes du décret du 1er mars 1977 qui le prévoit explicitement. Il n'y a donc là nulle anomalie ni irrégularité" ajoute la municipalité.
Le rapport transmis au Conseil de Paris
Hasard du calendrier, ce rapport sera présenté au Conseil de Paris, le 27 septembre. Ce même jour, les élus parisiens se prononceront sur le protocole d’indemnisation des rémunérations de 21 emplois présumés fictifs du RPR, lorsque Jacques Chirac était maire de Paris.