La ministre aux Personnes âgées Michèle Delaunay a déclaré pour son couple un patrimoine de 5,4 millions d'euros, portant en grande partie sur des biens hérités, un patrimoine "très important" qu'elle assume, ne s'étant "jamais vécue comme riche", mais dont l'exposition l'inquiète pour l'éventuelle incompréhension.
Dans le patrimoine, révélé lundi par le quotidien Sud Ouest avant sa publication comme tous les ministres, Mme Delaunay, cancérologue et ancien chef de clinique, déclare pour son couple marié en communauté de biens 5,4 millions dont 3,1 millions d'immobilier, avec deux maisons à Bordeaux, une à Arcachon, une à Hossegor.
Selon le détail, validé lundi auprès de l'AFP par l'entourage de la ministre, il comporte aussi des éléments financiers issus de la vente d'une partie de ce patrimoine, soit 1,3 millions. Un autre million correspond aux gains des deux carrières -Mme Delaunay était cancérologue et chef de clinique, son époux haut fonctionnaire. Il comporte notamment 200.000 euros de meubles et tableaux anciens, 15.000 de bijoux. Selon Sud Ouest, ce patrimoine pourrait placer Mme Delaunay, qui paie l'ISF, parmi les cinq plus gros patrimoines du gouvernement.
"C'est un patrimoine très important. Et difficilement compréhensible de la majorité des Français qui sont dans la difficulté", reconnait-elle dans Sud Ouest. "Sachant le contexte politique très tendu, c'est pour moi une épreuve au premier sens du terme. L'opposition ne va pas manquer de s'engouffrer dans l'image de la socialiste riche". Son patrimoine, explique-t-elle, est "le fruit de deux carrières professionnelles longues, de bon niveau, et des héritages issus de nos quatre parents. Il s'agit donc du bilan de deux vies. Sans enfant, qui plus est. Sans possibilité de donation, donc". Mme Delaunay se dit émue de "devoir transformer toute une vie en éléments financiers. Alors qu'elle est tout sauf ça". "L'essentiel de ce que m'ont légué mes parents n'est pas un patrimoine immobilier. C'est le sens du travail et le courage (..) Je ne sais que travailler, comme mes parents", ajoute celle qui se dit "normalement dépensière, pas une femme de luxe". La ministre aux Personnes âgées et à l'Autonomie, s'inquiète du risque d'"opprobre", qu'on puisse lui demander: "comment pouvez-vous parlez du RMI?". Mais elle ne sera "jamais honteuse" d'un patrimoine dont elle connait l'origine, "à chaque pas", et dont elle n'a aucunement l'impression qu'il lui ôte "la valeur des choses", assure-t-elle.