Face à la polémique naissante sur la décision de la région Ile-de-France de délocaliser un centre d'appels au Maroc, opposant d'un côté le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l'autre le président de région Jean-Paul Huchon, François Hollande a cherché à temporiser vendredi. Lors d'une visite chez Valeo, le président a affirmé que les "règles avaient été respectées" par le Stif (syndicat gérant les transports d'Ile-de-France) sur la décision de la région de délocaliser un centre d'appels au Maroc. "Il y a des règles en matière de marchés publics, elles ont été respectées dans ce cas", a affirmé le chef de l'Etat.
"Les règles ont été respectées"
Tout en rejetant la "surenchère protectionniste", le chef de l'Etat a estimé à propos de cette affaire que tout devait être fait pour favoriser l'emploi en France. "Je demande à tous les responsables publics d'être très attentifs, chaque fois qu'il est possible, en fonction des règles (...) qu'il y ait un choix qui puisse être favorable au travail en France", a-t-il dit à la presse en marge de son déplacement.
Sur Europe 1, Arnaud Montebourg était allé plus loin que le président puisqu'il avait demandé au président de la région, Jean-Paul Huchon, de revoir sa décision. "J'ai dit à Jean-Paul Huchon qu'il était utile de reconsidérer la décision en remettant l'appel d'offres sur le métier de manière à ce que les services publics eux-mêmes ne soient pas prisonniers de règles qui contribuent à délocaliser les emplois", a t-il indiqué. "Nous nous battons pour les relocaliser, ce n'est pas pour accepter qu'on les délocalise" avait souligné le ministre du Redressement productif.
Le Stif "n'a eu d'autre choix", assure Huchon
Le Stif, autorité organisatrice des transports en Ile-de-France a choisi, sur appel d’offres, pour ses relations clients, un prestataire disposant d’une plateforme téléphonique au Maroc, menaçant 80 emplois en France. Or, le Stif "n’a eu d’autre choix" que d’attribuer le marché à ce prestataire, en raison du code des marchés publics, a assuré Jean-Paul Huchon dans une lettre à Arnaud Montebourg, daté du 11 juillet.