Depardieu : Hollande ne polémique pas

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INTERVIEW E1 -

"Si on aime la France, on doit la servir", a simplement insisté le président.

La polémique en cours. L’exil fiscal de Gérard Depardieu n’en finit plus de faire des vagues. Jean-Marc Ayrault a été très critique envers l'attitude du comédien. Et Jérôme Cahuzac, mercredi, a admis que le gouvernement réfléchissait à une possible taxation des exilé afin d'éviter que "ceux qui décident de vivre en dehors de nos frontières s'exonèrent par là-même des obligations fiscales qu'ils ont à l'égard de leur pays".

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Hollande condamne… indirectement. Invité d’Europe 1 vendredi matin, François Hollande a fait montre de trésors de diplomatie langagière pour critiquer la décision de Gérard Depardieu, sans le citer, si ce n’est pour dire qu’il apprécie l’acteur. "La France sera grande si elle est pacifiée. Mais pour cela, cela suppose que chacun comprenne quelle est sa part de responsabilité. Si on est français, si on aime la France, on doit la servir. Ce n’est pas facile en ce moment, compte tenu des impôts, pour un certain nombre de catégories qui ont pourtant grand talent et grande réussite", a mis en garde le chef de l’Etat.

… et recadre Ayrault. "Je trouve ça assez minable", avait déclaré le Premier ministre à propos du départ de Gérard Depardieu. Mais ne comptez pas sur le président pour le rejoindre sur ce terrain. "Mon rôle est de m’occuper de toute la France, pas de dénoncer celui qui est parti, de le stigmatiser ou de le prier de revenir. Il y a un moment où chacun doit savoir ce qu’il fait car c’est quand même une fierté d’être français !", a lancé le chef de l’Etat, avant d’enfoncer le clou, en passant au passage un peu de pommade à Obélix : "vous pensez que je vais commenter les propos des uns et des autres, acteur ou actrice, pour lesquels j’ai une grande admiration, notamment pour Catherine Deneuve, Philippe Torreton et même Gérard Depardieu ? Ne me demandez pas de participer à une polémique, ce n’est pas ma place ! Je veux leur dire que personne, aucun citoyen ne peut être stigmatisé par le président des Français car il est le président de tous : de ceux qui ont le plus, et qui s’interrogent sur la fiscalité, et ceux qui ont le moins."

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Pas de geste pour les riches. Parce qu’il a répété avoir besoin des efforts des Français, est-il prêt à faire un geste en direction des plus riches, particulièrement visés fiscalement ? Par exemple en revenant sur la taxe à 75% des revenus au dessus d’un million d’euros ? Hors de question, et le président l’a fait savoir avec fermeté : "ne me faites pas répéter ce que j’ai déjà annoncé : cela durera deux ans. Notre niveau de fiscalité, hormis les 75%, n’est pas plus élevé que ce que l’on trouve dans la plupart de nos pays voisins", a-t-il assuré.