Départementales : grandes manœuvres dans le Vaucluse

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Louis Hausalter avec David Doukhan et , modifié à
TACTIQUE - Face à la menace FN, des candidats de l'UMP et du PS se sont désistés. Mais à l'extrême droite, on s'organise aussi, en espérant conquérir le département.

Dans cet entre-deux-tours des élections départementales, le "ni-ni" prôné par l'état-major de l'UMP ne résiste pas à certaines réalités locales. L'illustration la plus flagrante vient du Vaucluse, où le dynamisme du Front national, arrivé en tête dans la plupart des cantons, entraîne des désistements en cascade. A droite, mais aussi à gauche, on tente le tout pour le tout pour empêcher les troupes de Marion Maréchal-Le Pen, la chef de file du FN local, de faire basculer le département dans le giron frontiste.

Un binôme UMP se retire. Ainsi, dans le canton de Pernes-les-Fontaines, le binôme UMP est arrivé troisième avec 26% des voix, loin derrière le FN (37%) et les socialistes (36%). Qualifiés pour le second tour, les deux candidats UMP ont toutefois choisi de contrevenir à la consigne de Paris, qui est de se maintenir partout où cela est possible. "C'est la meilleure façon de battre le Front national", a expliqué à L'Express l'un d'entre eux, François Pantagene. L'intention est donc claire : il s'agit d'empêcher les frontistes de mettre la main sur le conseil départemental. Même si, officiellement, les ex-candidats "laissent les électrices et électeurs libres de leur choix", comme ils l'ont affirmé dans un communiqué.

Le PS se désiste dans deux cantons. A gauche aussi, on craint la perspective d'un Vaucluse aux couleurs du Front national. Le Parti socialiste a choisi de se désister dans deux cantons où le FN est arrivé en tête, ceux de Cheval-Blanc et de Valréas. Les candidats de gauche, arrivés en troisième position, se sont retirés en appelant à voter pour la droite. Une décision conforme à la position nationale du PS, celle d'appeler au "front républicain" lorsque le parti de Marine Le Pen est présent au second tour. Mais ce désistement est aussi guidé par l'espoir de conserver le Vaucluse, un département actuellement dirigé par le PS. D'où la nécessité de réduire les chances du FN, devenu le principal adversaire des socialistes, dans un maximum de cantons.

Le FN s'efface devant la Ligue du Sud. Mais en face, on s'organise aussi. Dans le canton de Bollène, le FN s'est ainsi désisté dans le but de faire perdre la gauche face à la Ligue du Sud, ce parti local créé par Jacques Bompard, maire d'Orange et membre fondateur du FN. Les candidats frontistes étaient arrivés troisièmes avec 31% des voix, derrière le binôme de la gauche (36%) et celui de la Ligue du Sud (33%).

Dès lundi, Jacques Bompard avait adressé un appel à l'union au FN. "A Orange comme à Bollène, nous devons faire l'union sur l'enracinement et le bilan d'une méthode qui fonctionne. Pas sur une étiquette", avait-il écrit sur Twitter. A Bollène, le message a été entendu par le Front national, qui ne présentera donc pas de candidat face à lui au second tour. En revanche, dans le canton d'Orange, un duel opposera les deux partis d'extrême droite, chacun ayant refusé de se retirer. Une bisbille qui vient rappeler que les deux camps sont encore loin d'un accord en vue d'une éventuelle prise du département.

Infographie départements bascule possible AFP

© L. Saubadu/P. Defosseux / AFP

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