Départementales : l'impossible union de la gauche

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Caroline Roux et Louis Hausalter
LES SECRETS POLITIQUES -

Menacé d'élimination dès le premier tour dans de nombreux cantons, le PS tire la sonnette d'alarme auprès de la gauche de la gauche.

"Il y a le feu au lac", a estimé lundi le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, après l'élection législative partielle du Doubs. Si le PS a sauvé son siège de justesse, le score très élevé du FN inquiète l'état-major socialiste, qui alerte les autres partis de gauche pour ne pas être balayé dès le premier tour des élections départementales, le 22 mars.

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La gauche éliminée dans des centaines de cantons. La rue de Solferino a fait ses comptes. La gauche serait absente du second tour dans 300 à 400 cantons sur un total de 2.054. Mais un bon spécialiste de la carte électorale au PS trouve ces projections bien optimistes, et table plutôt sur le double. Autre chiffre alarmant : selon lui, le FN sera présent au second tour dans 1.200 à 1.500 cantons.

"Arracher des accords". On comprend dès lors la pression pour une large alliance à gauche. "C'est maintenant une question d'heures", glisse un baron socialiste. "Il faut arracher des accords avec les partenaires de la gauche partout où c'est encore possible". Les candidatures doivent être déposées avant lundi prochain. Pour ce hiérarque du PS, il n'est donc pas trop tard : il suffit aux candidats qui veulent jouer le jeu de l’unité de ne pas envoyer leur profession de foi, ou de retirer les bulletin de vote. Cela peut paraître baroque, mais le PS a déjà tenté le coup dans le Doubs il y a une dizaine de jours, poussant le candidat écologiste à jeter l'éponge. Sans succès.

Rupture sur le terrain. Signe que ce n'est pas gagné, cet argument du "vote utile" agace dans les autres partis de gauche. Le ton est assez pessimiste, particulièrement chez les Verts. "C'est trop tard, le coup est parti", explique un député écologiste. Un autre cadre du parti raconte la rupture réelle sur le terrain avec le PS. En réalité, les états-majors parisiens n'ont pas totalement la main : les configurations locales jouent beaucoup. Jean-Christophe Cambadélis va devoir faire dans la dentelle pour arracher des rapprochements là où c'est encore possible.

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