Le pitch. Le député UMP Philippe Le Ray, qui avait imité mardi soir le caquetage d'une poule pendant l'intervention d'une de ses collègues écologistes, a été sanctionné mercredi par la conférence des présidents de l'Assemblée. Une décision prise à l'unanimité. Le sexisme dans l'Hémicycle, ça ne passe pas. Europe1.fr vous résume cette pièce de théâtre en quatre actes.
>> ACTE 1 : LE DÉRAPAGE
Dérapage ou conséquence involontaire d'un dîner trop arrosé ? Mardi soir, en plein débat sur la réforme des retraites, la députée écologiste Véronique Massonneau prend la parole pour dire son opposition à l'allongement de la durée de cotisation. Un député UMP décide alors de se manifester… à sa façon. Selon le blog "Les cuisines de l'Assemblée" de L'Express, dans une note rédigée par Pierre Januel, collaborateur du groupe écologiste à l'Assemblée, Philippe Le Ray s’est mis à caqueter pour imiter la poule.
"Ça suffit ! Mais qui fait ça ? Je ne suis pas une poule, c’est bon !", rétorque Véronique Massonneau dans l’Hémicycle, sous le regard narquois de Philippe Le Ray, qui est néanmoins repris de volée par Claude Bartolone. "Que quelques parlementaires essayent de se transformer en oiseau lorsqu’il y a un parlementaire qui s’exprime, ce n’est pas acceptable ! Et n’allez pas vous étonner qu’il puisse y avoir des voix pour les populistes s’ils se rendent compte que des élus de la République se comportent comme ils se comportent quelques fois !", a lancé le président de l’Assemblée nationale, avant de demander une suspension de séance.
>> ACTE 2 : LA RÉPLIQUE
Au lendemain de cet incident, Véronique Massonneau a estimé sur i>Télé que "ce député (voir photo) aurait mieux fait de se taire. Je pense qu’il était éméché. Mais ce n’est pas parce qu’il était éméché, qu’il était sexiste. Il l’est profondément. En séance de nuit, de temps en temps, on a une buvette. On peut y boire de l’eau et du thé. Ça dépend de ce que vous choisissez." Pour la députée écolo, cet épisode est révélateur du sexisme dont sont victimes les femmes élues, ce qu’elle trouve "indigne et dégueulasse". "Les hommes ont encore du mal à voir une femme dans l’Hémicycle. Ça fait marrer les autres. Il faut vraiment que ce soit considéré comme un délit. Comme l’homophobie", a-t-elle conclu.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, interrogée par la presse sur l'incident, a quant à elle estimé mercredi, lors du compte rendu du conseil des ministres, qu’"on ne peut que regretter que certains aient du mal à conserver une attitude conforme à leur fonction après des dîners manifestement bien arrosés".
>> ACTE 3 : LA MOBILISATION
Pour protester contre les propos de Philippe Le Ray, les députés socialistes de sexe féminin ont décidé de faire une entrée groupée - et en retard - au sein de l'Hémicycle, mercredi après-midi, comme l'ont constaté, photos à l'appui, nombre de journalistes présents. En colère, des députés de droite ont décidé de quitter la séance.
Entrée groupée dans l'hémicycle. #QAGpic.twitter.com/onTseS1K7m— AmineK (@Amk84000) October 9, 2013
>> ACTE 4 : LA SANCTION
Toujours remontée contre Philippe Le Ray, Véronique Massonneau avait assuré au micro de France Info qu’elle espérait bien le voir sanctionné. C'est chose faite. Le député UMP a été rappelé à l'ordre mercredi, et ce à l'unanimité, par la conférence des présidents de l'Assemblée. L'élu sera privé d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois, ce qui représente une sanction financière de 1.378 euros. "Compte tenu du caractère sexiste du comportement en cause", il a lui a été en effet infligé "un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal", qui implique automatiquement cette retenue sur l'indemnité.