Jusqu’au bout, jusqu’à la dernière séance de questions d’actualité au gouvernement, mardi à l’Assemblée, l’affaire Woerth aura enflammé l’hémicycle. Car la gauche était bien décidée à ne rien lâcher, avec encore trois questions sur le sujet.
C’est Jean-Marc Ayrault qui a sonné la charge. Eric Woerth a abandonné son poste de trésorie r de l'UMP, et pour le président du groupe socialiste, cela donne raison à l’opposition. "Vous n’avez cessé de nier l’idée même de conflit d’intérêt, et voilà qu’hier soir (lundi), le président de la République évoque la création d’une commission chargée de travailler sur le sujet. Vous venez de donner acte à l’opposition qu’elle est dans son rôle, et qu’elle doit poser les bonnes questions", a lancé au micro le député-maire de Nantes, sous les huées de la majorité.
"Vous avez perdu"
Cette rhétorique a d’abord fait sourire François Fillon, assis à son banc. Puis le Premier ministre a secoué la tête et levé les yeux au ciel, avant de lancer une attaque frontale. En dénonçant un "discours populiste", et en accusant le PS d’avoir "instrumentalisé les rumeurs".
"On se souvient d’un certain nombre de visages hurlant ici au micro, avec de la haine, avec de la haine, avec de la haine à l’égard de la majorité", a martelé le Premier ministre. "Accusant le ministre Woerth sans aucune preuve, lui demandant même de démissionner… Vous avez voulu jouer avec ces rumeurs, vous avez perdu, mais la démocratie a gagné."
L’affaire ne devrait pas s’arrêter là. Les députés socialistes ont prévenu. Selon eux, il reste des questions en suspens. Et même si l’Assemblée est en vacances en fin de semaine prochaine, ils n’ont pas l’intention de laisser la polémique s’éteindre pendant l’été.