La promesse... "Le livre blanc permet d'assurer l'ensemble des missions qui permettent à la France d'assurer sa sécurité, que ce soit la dissuasion ou la capacité de protection". Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, s'est voulu rassurant quant à la réduction annoncée d'effectifs dans l'armée et la volonté de faire des économies. Malgré la rigueur, "nous renforcerons les moyens de cyberdéfense, les forces spéciales, la sécurité maritime et le renseignement", a-t-il promis, pour répondre à l'inquiétude des militaires. "Bercy voulait qu'on réduise le budget de la Défense, mais il reste à 31,4 milliard", a d'ailleurs rétorqué le ministre à la question : "Bercy fait-il ce qu'il veut?"
La rigueur. "Néanmoins, le format général sera plus contraint et on va demander encore des efforts à l'ensemble de la Défense, de cette communauté de 285.000 militaires. On va engager une réduction de 24.000, pas sur les forces opérationnelles mais sur la productivité interne, en particulier sur l’administration et les services", a tout de même prévenu le ministre de la Défense. Le livre blanc fixe les grandes orientations stratégiques et budgétaires de l'armée. Celui de 2013 prévoit notamment la suppression de 24.000 postes d'ici 2019. Le budget 2014 de la Défense sera toutefois maintenu à 31,4 milliards d'euros.
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Le Mali. Afin d'économiser ses forces, l'armée française devrait quitter le Mali le 1er juillet. Le ministre a en effet indiqué dimanche qu'un millier de soldats français sur les 3.800 présents aujourd'hui resteraient après cette date. "La guerre au Mali n'est pas terminée, mais l'après-guerre a commencé", a déclaré dimanche Jean-Yves Le Drian. "C'est un peu contradictoire en apparence, mais les interventions majeures sont terminées. Nous avons 'visité' l'ensemble du territoire malien et nous avons commencé notre retrait. Nous allons être remplacés à partir du 1er juillet prochain par 11.000 militaires des Nations unies."
Le rapport aux alliés. La rigueur budgétaire intervient dans un contexte qui donne l'impression que la France est de plus en plus seule militairement. Au Mali, le soutien de ses alliés a été peu visible, notamment celui des États-Unis, qui semblent se concentrer vers l'Asie pacifique. "Nous avons eu sur le Mali un soutien politique mais aussi pratique, sur le plan logistique et du ravitaillement, du renseignement. Les États-Unis ne se désengagent pas", a, pour sa part, assuré le ministre socialiste. Mais "le positionnement américain se réoriente vers l'Asie pacifique, ce qui rend la responsabilité européenne beaucoup plus forte", a-t-il reconnu. Et de conclure : "cela conforte la nécessite d'un renforcement d'une Europe de la Défense, au sein de l'alliance Atlantique certes, mais il faut faire en sorte que l'Europe assure progressivement sa Défense. Et il y a un encouragement des États-Unis à le faire."