L'info. Ils seraient entre 65 et 100 députés de la majorité socialiste à avoir co-signé ce courrier, à l’adresse de Manuel Valls. Une lettre qui réclame un "contrat de majorité" avec le nouveau gouvernement, que se sont procurés Le Monde et BFM TV. "Pour restaurer la confiance avec les Français, il faut recréer aussi la confiance avec le Parlement", préviennent les signataires, dont la liste définitive devrait être connue avant le discours de politique générale du nouveau Premier ministre et le vote de confiance à son gouvernement, mardi 8 avril.
"Le temps du Parlement est venu". Le courrier revient largement sur la défaite socialiste des élections municipales. "Depuis de longs mois, les élus locaux et les députés avaient alerté sur le fossé qui se creusait entre la gauche au pouvoir et son électorat", insistent ces députés de la majorité, qui estiment que "le temps du Parlement est venu". Lundi soir, au lendemain de la débâcle des municipales, des députés PS de quatre sensibilités (deux courants de l'aile gauche, Gauche Durable, Gauche Populaire) avaient annoncé qu'ils proposeraient au nouveau Premier ministre Manuel Valls ce "contrat", axé sur l'investissement, le pouvoir d'achat des bas revenus, la remise en cause de l'austérité européenne, la revitalisation du Parlement. Un "bras de fer" s'annonce, comme le soulignait vendredi Caroline Roux :
Pression. Malgré cet avertissement, les signataires devraient voter la confiance au gouvernement. "La confiance, ça ne se décrète pas, ça se construit. Donc on va la construire avec le Premier ministre. Il va faire une déclaration de politique générale et ensuite, chacun votera en conscience", a toutefois affirmé sur France Info Jean-Marc Germain, autre député participant à cette initiative parlementaire.
"Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation, nous sommes dans une logique d'organisation" pic.twitter.com/7wdeNAc5u9— Jean-Marc Germain (@jmgermain) April 4, 2014
Changement à la tête du PS ? "Le PS est en retrait depuis des mois", s'est agacé un autre proche de Martine Aubry, le député PS Christian Paul. Cet élu de la Nièvre pense qu'"il y aura peut-être un réveil des consciences au PS", où certaines voix réclament un rapide changement à la tête du parti. Mercredi sur TF1, Manuel Valls avait tenté de rassurer les parlementaires et calmer la grogne naissante, affirmant vouloir "un véritable contrat avec les parlementaires de la majorité".
POLITIQUE - "L'ombre de Martine Aubry" pèse sur la majorité
ASSEMBLÉE - Valls aura-t-il une majorité pour gouverner ?
ROMAN-PHOTO - Le gouvernement Valls sur les rails