L’INFO. La campagne de Patrick Mennucci est définitivement tout sauf un long fleuve tranquille. Investi après des primaires houleuses, le candidat socialiste à la mairie de Marseille peut se targuer d’avoir attiré sur sa liste l’aile gauche du Modem, ainsi que la magistrate et conseillère régionale écologiste de PACA, Laurence Vichnievsky. Mais mardi, Nassurdine Haidari, l'un de ses adjoints, s’est fendu d’une lettre au vitriol à François Hollande pour dénoncer la présence de proches du sulfureux Jean-Noël Guérini sur sa liste, sans toutefois citer de noms, comme le révèle Le Point mardi. Une présence qui passe mal pour cet adjoint, agressé en 2012 par des personnes criant "ici, c'est Guérini", comme le racontait ici La Provence.
Le fantôme Guérini. Nassurdine Haidari est l'adjoint à la jeunesse et aux sports de Patrick Mennucci à la mairie des 1er et 7e arrondissements. Mardi, il a décidé de prendre la plume et de s’adresser directement au président de la République, persuadé que ce dernier s‘implique dans la campagne du candidat PS à Marseille : "j'apprends aujourd'hui que je ne figure sur aucune des listes du Parti socialiste et que d'anciennes personnes liées au système que nous dénoncions jadis se retrouvent sur ces listes qui ne reflètent que l'incapacité du PS local à se renouveler en profondeur et l'incapacité de Patrick Mennucci à asseoir son autorité sur le déroulement de cette campagne", écrit-il.
Selon la lettre, Jean-Noël Guérini, le controversé sénateur et président socialiste du conseil général, aurait ainsi réussi à placer certains de ses proches sur la liste de Patrick Mennucci, bien que les deux hommes soient en guerre, et alors même qu’une procédure d’exclusion a été lancée à son encontre par le Parti socialiste. Pour rappel, l'ex-président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône est mis en examen dans diverses affaires judiciaires, accusés notamment de "détournement de fonds publics" et "trafics d'influence".
"Jamais le nègre du Parti socialiste". "Comme vous le savez, j'ai été agressé physiquement par une dizaine de personnes qui se sont déchaînées sur moi en me rouant de coups. D'interminables minutes où j'ai vu l'ombre de la mort s'abattre sur moi, parce que j'avais dit non à la voyoucratie, non à la loi des caïds, non à la loi des sans-loi", raconte également Nassurdine Haidari dans sa lettre relayée par Le Point.
Et d'enchaîner : "J'ai tout donné pour mon engagement politique et peut-être au-delà même de ce que je devais raisonnablement donner. [...] J'ai gardé enfouies en moi des déclarations inacceptables du candidat que j'ai accompagné durant toutes ces années, M. Patrick Mennucci. Ces déclarations qui me rongent jour après jour l'âme et l'esprit. Des Noirs, il y en aura sur les listes, mais toi, je ne sais pas si tu seras conseiller municipal (sic). [...] J'espérais juste que le Parti socialiste aurait eu l'élégance et le courage de réparer cette injustice. J'apprends aujourd'hui que je ne figure sur aucune des listes."
VIDEO - L'exclusion de Guérini est en cours
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