Des socialistes bouleversés ou distants

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Hélène Favier , modifié à
REACTIONS - "Une affaire privée", "des images insoutenables" :voici l'essentiel des déclarations du PS.

Entre émotion et prise de distance, les socialistes ont réagi, chacun à leur manière, aux images de Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle, quittant lundi matin, les mains menottées dans le dos, le commissariat de Harlem où il était interrogé par les enquêteurs de la police de New York. Voici leurs réactions :

Une certaine prise de distance

Aubry et une réaction de "circonstances" - "Heureusement, on est dans un pays où, grâce à la présomption d'innocence, on ne peut pas montrer des hommes et des femmes à ce stade de la procédure menottés. C'est profondément humiliant. Ça m'a vraiment bouleversée", a lancé à des journalistes devant le siège du PS, rue de Solférino, Martine Aubry avant d’ajouter : "le Parti socialiste continue à travailler auprès des Français comme il le fait depuis trois ans". "Depuis trois ans, je suis la première secrétaire du PS et je crois que quelles que soient les circonstances et les aléas, j'ai toujours essayé, comme dans ma vie, de garder un cap et d'être là où les Français nous attendaient", a assuré Martine Aubry, préférant finalement parler de son action.

Désir et une histoire "d'affaire privée" - Pour le numéro deux du PS, Harlem Désir, la mise en cause de Dominique Strauss-Kahn est tout simplement "une affaire privée, pas politique". "Le PS n'est ni décapité, ni affaibli. Il y a un leader, Martine Aubry. Il compte en son sein de nombreux talents, de nombreuses personnalités qui ont une expérience d'Etat", a-t-il estimé de manière laconique.

Hamon et un manque "d’informations" - "Nous disposons à cette heure-ci d'informations très parcellaires, très incomplètes et contradictoires", a souligné le porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Dans une telle situation d'incertitude, nous devons nous en tenir aux principes" et "le premier d'entre eux est de dire que DSK est présumé innocent", a-t-il fait valoir. "Le second principe est qu'il est inutile d'écrire l'histoire à l'avance, dans ses conséquences pour Dominique Strauss-Kahn lui-même, pour l'avenir du FMI, pour l'avenir de la France, pour les présidentielles et pour les primaires", a poursuivi le porte-parole.

Delanoë et une "prise de hauteur" - Le maire de Paris Bertrand Delanoë a estimé, pour sa part, qu'il fallait "résister à la pression des images et des emballements". "Dominique plaidant non coupable, il faut qu'on l'entende", a-t-il ajouté en marge du conseil de Paris, en appelant à "prendre un peu de hauteur, à ne pas se laisser bousculer, à être attentif aux personnes".

Les soutiens appuyés

Cambadélis et la "théorie du complot" - "Je ne suis pas du tout, loin de là, un adepte des complots, mais j'ai encore en tête le fait qu'on avait promis à DSK le feu nucléaire dès qu'il ferait ses premiers pas de candidat", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis à la presse au siège du parti, rue de Solférino. "Avec ses proches, nous ne pouvons pas croire à sa culpabilité et il sera bientôt au milieu de nous", a ajouté le premier lieutenant de Dominique Strauss-Kahn.

Valls et "les larmes aux yeux" - "Cela fait 30 ans que je fais de la politique et je n'avais jamais vu, jamais ressenti cela", a déclaré Manuel Valls, sur RTL. "Dominique Strauss-Kahn est un ami que je connais depuis longtemps", a-t-il ajouté. "Les images de ce matin sont d'une cruauté insoutenable. J'avais les larmes aux yeux".

Chevènement et "une monstrueuse injustice ?"- "Je connais Dominique Strauss-Kahn depuis trente ans. Sur beaucoup de sujets, je n'ai pas été et je ne suis toujours pas d'accord avec lui. Mais le coeur ne peut que se serrer devant ces images humiliantes et poignantes qu'on donne de lui. Un effroyable lynchage planétaire ! Et si c'était une monstrueuse injustice ?", s’est interrogé Jean-Pierre Chevènement sur son blog, qualifiant le témoignage de la jeune femme de ménage américaine de "fragile".