Face à la crise budgétaire qui touche l’UE, le leader centriste souhaite un débat parlementaire.
Face à l'"urgence" de la crise de la dette en Europe, Jean-Louis Borloo a décidé de monter au créneau. Le président du parti radical a écrit à Nicolas Sarkozy pour lui demander de convoquer le Parlement en congrès pour "informer les Français" et "débattre de la crise".
Jean-Louis Borloo a indiqué avoir prévenu de sa démarche le cabinet du Premier ministre, François Fillon, et les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Bernard Accoyer et Gérard Larcher qui, a-t-il dit, "n'ont pas trouvé cela déraisonnable".
"On est dans des enjeux majeurs"
"Je considère que nous sommes face à un risque de crise qui est supérieur à la crise de 2008 : en 2008, c'étaient les ménages, les banques qui ont été sauvés par les Etats souverains. Aujourd'hui, c'est le dernier étage, les Etats souverains, qui sont dans une situation extrêmement difficile", a expliqué l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy.
"On est dans des enjeux majeurs et je trouve que c'est au peuple qu'il appartient maintenant de débattre", a-t-il fait valoir en estimant qu'il ne s'agissait plus "seulement d'une question budgétaire ou technique" mais d'une "question politique". Pour Jean-Louis Borloo, les gouvernements n'ont "pas eu de décision aussi importante à prendre pour leur avenir depuis vingt ou trente ans".
L’UMP temporise, le Nouveau centre approuve
L'initiative de l’ancien ministre a été fraîchement accueillie par l'UMP. Son chef du groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a suggéré d'attendre le sommet de la zone euro jeudi. "C'est d'abord ce moment-là qui est important", a-t-il estimé.
A l'inverse, le député Nouveau centre Charles de Courson a jugé que la lettre de M. Borloo allait "dans le bon sens" car "la situation est extrêmement grave". "On est au bord du gouffre, aucun esprit lucide ne peut le contester", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy n’a réuni qu’une fois le Congrès
Prévue par la réforme constitutionnelle de 2008, la réunion du Parlement en congrès à l'initiative du chef de l'Etat permet à celui-ci de s'exprimer devant la représentation nationale. Nicolas Sarkozy l'a fait une seule fois à ce jour, en juin 2009.