Hollande, Merkel et Rajoy ont rendez-vous vendredi chez Monti pour tenter de s'accorder.
Malmenés par les marchés, Rome et Madrid pourraient être les prochaines victimes de la crise de la dette, dans laquelle la Grèce est empêtré depuis plus de trois ans. A moins d'une semaine d'un Conseil européen (28 et 29 juin) jugé une nouvelle fois décisif, François Hollande, Angela Merkel, Mariano Rajoy et Mario Monti se retrouvent à Rome pour un mini-sommet où ils tenteront de s'accorder sur les contours d'un paquet de mesures de relance économique et de stabilisation financière. L'enjeu : rassurer les marchés et afficher son union dans huit jours à Bruxelles. Europe1.fr fait le point sur les positions de chacun avant le mini-sommet de vendredi.
La France
Sa situation. L'arrivée à l'Elysée de François Hollande le 15 mai a bousculé les relations avec l'Allemagne. Sur la même ligne que Nicolas Sarkozy, Angela Merkel doit désormais composer avec un président aux idées neuves. François Hollande, certain que l'enrayement de la crise passera par la croissance, tente de faire plier Berlin en douceur.
Ce qu'elle préconise. Face à la fermeté de l'Allemagne, la France s'appuie notamment sur l'idée d'un fonds d'amortissement de la dette européenne. Une solution intermédiaire pour l'endettement au-delà de 60% du PIB d'un pays, qui a l'avantage d'être avancée par le Conseil des experts économiques allemands. Par ailleurs, François Hollande propose désormais d'inscrire la mise en place de véritables obligations européennes dans une perspective à 10 ans et non plus à court terme.
L'Allemagne
Sa situation. La première puissance européenne, toujours notée AAA, reste arc-boutée sur son refus d'envisager toute mutualisation des dettes des Etats de la zone euro, que ce soit sous la forme d'obligations européennes ou par un autre biais. Cela reviendrait, selon elle, à payer pour les erreurs des autres.
Ce qu'elle préconise. Angela Merkel persiste à défendre sa vision de l’Europe redynamisée par une série de réformes structurelles sur le chômage, les retraites ou le travail. Ce qui passe par des mesures d'austérité et la maîtrise des dépenses de chacun.
L'Italie
Sa situation. Si le pays hôte de ce mini-sommet semble avoir retrouvé son calme politique avec l'arrivée de Mario Monti, la situation économique de la Botte est toujours instable. Sa mauvaise santé financière se matérialise au quotidien par des taux d'emprunt plus de trois fois et demi supérieurs que l'Allemagne et plus de deux fois plus élevés que la France.
Ce qu'elle préconise. Au sommet du G20, mardi, Mario Monti s'est déclaré favorable à ce que le Mécanisme et le Fonds européens de stabilité financière (MES et FESF) puissent acheter de la dette émise par les pays de l'euro les plus en difficulté pour faire baisser le coût des taux d'emprunt. C'est aussi l'une des propositions d'un certain François Hollande...
L'Espagne
Sa situation. Bien mal en point, l'Espagne est parvenue à avoir le beurre et l'argent du beurre de la part de la zone euro. Celle-ci s'est dit prête à mettre 100 milliards sur la table pour renflouer ses banques, sans imposer de plan d'austérité. Un moindre mal pour un pays miné par le chômage - plus de 24% - et noté BBB par Fitch depuis le 7 juin, avec des taux d'intérêt élevés en conséquence.
Ce qu'elle préconise. Vu sa position, la quatrième économie de la zone euro ne pèse guère de poids dans les arbitrages en cours pour juguler la crise de la dette. Mais l'Espagne serait favorable à une mutualisation des dettes des Etats qui lui permettrait de noyer