L'affrontement par meetings interposés entre Nicolas Sarkozy et François Hollande dimanche n’a débouché sur aucun vainqueur, chaque candidat ayant atteint son but : remonter le moral des troupes pour Nicolas Sarkozy et mobiliser dès le 1er tour côté François Hollande.
Reste que sur la forme, ces deux meetings en plein air étaient bien différents. Europe1.fr les a passés au banc d’essai.
LE DECOR
Vincennes - Cadre bucolique s’il en est, l'esplanade du château de Vincennes était noire de monde, dimanche. Devant le château, était installée une scène de 600 m2 digne des rock stars, la sono en moins. Dans la fosse, les marionnettes géantes d’Ariane Mnouchkine haranguaient le public.
La Concorde - Ecrans géants. Tee-shirts de circonstance (les étudiants avec Sarkozy). Ballons et drapeaux tricolores. La place de la Concorde avait des allures "bleu blanc rouge" dimanche et l’UMP avait visiblement mis les petits plats dans les grands pour accueillir un maximum de personnes. Tellement grand qu’il y avait plus de chapiteaux toilettes qu’il n’en fallait.
L'AMBIANCE
Vincennes - L’équipe Hollande avait promis une ambiance de printemps et espérait un meeting "pique-nique" pour ce dernier "méga" rassemblement avant le premier tour. Mais, vu le vent, seulement une vingtaine de militants avaient osé poser une nappe sur l’herbe. Pour le reste, entre les drapeaux et les olas, les militants étaient galvanisés. A noter qu’au moment où Hollande a parlé de rassemblement, certains exhortaient : "Mélenchon ! Mélenchon !" Enfin, à l'applaudimètre, c'est Martine Aubry la gagnante et Bertrand Delanoë le perdant.
La Concorde - Le vent a soufflé fort place de la Concorde, peut-être un peu trop pour les dizaines de milliers de personnes réunies. Pour le dernier grand meeting du président-candidat, la foule s’est montrée déterminée sans toutefois faire de vagues. Malgré quelques cris passionnels isolés - "t’es beau mon Nicolas !" -, quelques huées – dirigés contre les socialistes - et un discours du Premier ministre François Fillon ovationné, les soutiens de Nicolas Sarkozy ne se sont pas montrés plus fervents que lors des précédents meetings.
COTE MILITANTS
Vincennes - "Vous êtes 100.000", a assuré le maire de Paris Bertrand Delanoë. Un chiffre invérifiable, d'autant que la préfecture de police a prévenu qu'elle ne ferait pas de comptage. "Dans le public, il y avait de l’euphorie et sur scène le calme et la détermination de Hollande", ont confié à Europe1.fr Sandrine et Matthieu. "Comme la France, la foule de Vincennes était métissée", s’est enthousiasmée Delphine.
La Concorde - "On est là. On vient te soutenir". "On va gagner. On va gagner". Les soutiens de Nicolas Sarkozy étaient venus de toute la France. "Plus de 100.000 selon le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. L’ombre des nuages n’était pas la seule à planer sur les militants. Celle du rassemblement des socialistes à Vincennes était dans tous les esprits. "Vous en avez qui votent Sarkozy et qui ne sont pas venus ici", explique une militante. "100.000 personnes à la Concorde, c’est tout à fait possible", assure sa voisine.
LES PERSONNALITES
Vincennes - Tout le PS était réuni pour cette fête géante de Martine Aubry à Lionel Jospin, en passant par Laurent Fabius et Ségolène Royal, qui s'est offert un bain de foule enthousiaste à son arrivée. Nombre d'artistes étaient là - dont Jacques Higelin, Sanseverino, Cali, Jane Birkin, Christophe Malavoy et Arnaud Desplechin.
La Concorde - Plusieurs poids lourds de l’UMP se sont succédé à la tribune. Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole du candidat Sarkozy est la première à avoir pris la parole. "Vous êtes impressionnants, vous êtes forts. Nous sommes la France forte", a-t-elle lancé à l’auditoire. Puis ce fut au tour de Jean-François Copé, Xavier Bertrand et Alain Juppé de remonter le moral des troupes. François Fillon a mis la touche finale avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy. "Le rêve français de François Hollande, ce n’est rien d’autre que de la démagogie", a-t-il accusé, très applaudi.
Côté people, la comédienne Véronique Genest avait enregistré un message de soutien ("c’est qui celle-là ?", s’est interrogée une militante du Loire-et-Cher), tout comme la réalisatrice Nadine Trintignant (même si elle l’a confié, son père votait communiste). Le réalisateur Claude Lelouch est venu apporter son soutien en personne. "Nous allons avoir besoin d’un grand metteur en scène comme Nicolas", a-t-il expliqué.
LA PETITE PHRASE
Vincennes - Alors que le soleil gagnait l’esplanade de Vincennes, François Hollande a ironisé : "ça se réchauffe. Voyez, même là-haut, ils nous écoutent".
La Concorde - Multipliant les références à l'Histoire de France, Nicolas Sarkozy a accusé ses adversaires de "laisser dilapider l'héritage de la France éternelle". "Entendez mon appel ! La France de Hugo et de Gaulle, qui regarde vers l'avenir, le progrès, c'est votre France, prenez votre destin en main, dressez-vous !".
L’ANECDOTE
Vincennes - A trois reprises, ceux qui réalisaient les sous-titres du discours de François Hollande ont confondu François Mitterrand et Frédéric Mitterrand… provoquant un agacement palpable dans le public.
La Concorde - Alors que Nicolas Sarkozy quitte la place de la Concorde en serrant des mains derrières les barrières, l'une d'entre elle se glisse sous son poignet gauche et décroche sa montre. Le président-candidat l'enlève, la range discrètement dans sa poche et continue comme si de rien n'était.
>> Pour voir les images sur Le Lab, cliquez ici.
LA PLAYLIST
Vincennes - De la disco et le groupe Kassav'.
La Concorde - Côté programmation musicale, l’UMP a fait dans la sobriété. Pas de tubes mais une agréable musique d’ambiance teintée de jazz.
L'ACCESSOIRE MILITANT
Vincennes - Ne sortez jamais sans votre chapeau entièrement fait en tracts pro-Hollande.
La Concorde - Sobriété. Le meeting de la Concorde ne regorgeait pas de gadgets en tous genres. A noter toutefois, un sympathique tee-shirt concocté par des étudiants.