VICTOIRE. "La République a gagné", a lancé jeudi soir Manuel Valls. Saisi par le ministre de l'Intérieur, le Conseil d'Etat venait d'annuler la décision du tribunal administratif de Nantes, validant ainsi, pour la première fois, l'interdiction du spectacle de Dieudonné prévu dans la soirée au Zénith de Nantes. Quatre heures plus tôt, le tribunal administratif de la ville avait pourtant autorisé la représentation. Cette première défaite pour Dieudonné est en revanche synonyme de première victoire pour la stratégie du ministre de l'Intérieur. Le premier round d'une longue bataille ? Les rebondissements de cette affaire jeudi ont été suivis de très près par François Hollande. Quelle est la position du chef de l'Etat sur ces derniers développements ?
Il "soutient le combat de son ministre" mais… A l’Élysée jeudi soir, on s'empare de cette victoire de Manuel Valls. En pleine tempête, l'un des conseillers de François Hollande déclamait calmement la ligne : "le président soutient le combat de son ministre". Ce même conseiller s'emportait ensuite contre la droite et ses accusations d'amateurisme. "Ils n'ont pas de leçons à nous donner, c'est sous leur mandat que Dieudonné a prospéré pendant dix ans". Voilà pour le discours officiel. En réalité, jusqu'à la décision du Conseil d'Etat, il s'agissait surtout de limiter la casse. A aucun moment il n'a donc été question pour François Hollande de soutenir publiquement Manuel Valls en cas de camouflet.
… ne veut pas "pas éponger les dettes". Un membre de cabinet résume les choses d'une formule : "Valls joue au poker. S'il gagne, tant mieux pour nous. S'il perd, nous n'allons pas éponger les dettes". Mais Manuel Valls a gagné, et vendredi c'est la solidarité gouvernementale absolue. Même à Matignon, on soutient désormais sans réserve le ministre de l'Intérieur, alors que l'entourage de Jean-Marc Ayrault attendait avec impatience un éventuel revers pour le si populaire ministre de l'Intérieur. Il y a quelques jours, Manuel Valls disait pour sa part que la bataille politique était déjà gagnée. A l'Elysée, à Matignon et parmi ses collègues du gouvernement, ils sont encore nombreux à en douter.
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