Une nécessaire opération reconquête. Niveau popularité, ça ne va pas fort pour François Hollande. Tous les instituts de sondage placent le président de la République juste au-dessus de la barre des 30% de satisfaction, un niveau historiquement bas, moins d’un an après sa prise de fonction. S’ajoute à ce malaise de l’opinion celui des élus de la majorité, pour qui le silence présidentiel n’a que trop duré. "Pour les Français comme chez les parlementaires, il faut que le président de la République puisse s’exprimer à nouveau fortement pour réaffirmer un cap", confie ainsi à Europe 1 Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne. Cette pression conjointe oblige François Hollande à innover en termes de communication. D’où ce déplacement de deux jours en Bourgogne.
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Etape 1 : Dijon. C’est donc en Côte d’Or que le chef de l’Etat a choisi de débuter, lundi et mardi, cette opération reconquête de l’opinion. Dans la commune dont son ami François Rebsamen (photo) est maire, le président de la République devrait rencontrer des jeunes, les services de l'Etat et les élus de la Région. Il visitera également l'entreprise de biotechnologie Onco Design et les laboratoires Urgo.
Etape 2 : la télé pour rassurer. Après ce premier déplacement, François Hollande a aussi prévu d’intervenir sans tarder à la télévision. Selon les informations d’Europe 1, ce sera dans le courant de la semaine prochaine, après la fin des vacances scolaires. Le format d’une longue interview de près d’une heure dans le cadre d’un journal de 20 heures a pour l’instant la préférence de l’Elysée par rapport à une émission "magazine" plus longue. La dernière incertitude concerne plutôt le choix des chaînes. Le palais présidentiel réfléchit ainsi à adjoindre aux traditionnelles TF1 et France 2 les chaînes d'info en continu. Histoire de toucher le plus grand nombre possible de Français.
Etape 3 : un tour de France. Le déplacement de Dijon devrait inaugurer un nouveau rythme et un nouveau style de visites de terrain. L’objectif est de quadriller la France dans les mois qui viennent, avec des déplacements toutes les six ou huit semaines. L'idée est qu'à chaque fois, le président passe une nuit sur place pour avoir le temps d'expliquer sa politique aux acteurs socio-économiques, mais aussi aux élus. "Je suis un peu jaloux de mes collègues parlementaires de la région Bourgogne qui vont pouvoir dîner avec lui et échanger en direct", assure à Europe 1 Jérôme Guedj, député de l’Essonne. "Il y a une envie de faire remonter des impatiences, des urgences et aussi des propositions."