Le maire de Bordeaux et ex-locataire de Matignon résume l'enjeu : Manuel Valls "joue très gros".
Les conseils d'un "ancien". Le discours de politique générale, "c'est l'entrée en scène du nouveau Premier ministre, donc c'est vraiment crucial". Alain Juppé sait de quoi il parle, puisque l'actuel maire de Bordeaux a été locataire de Matignon sous Jacques Chirac, entre 1995 et 1997. Alors que Manuel Valls s'exprimera mardi à 15 heures devant l'Assemblée nationale, Alain Juppé se souvient de l'époque où il s'est lui-même prêté à l'exercice. "Moi, j'ai beaucoup souffert pour rédiger mon discours de politique générale, ce n'est pas le meilleur discours que j'ai fait", reconnaît-il au micro d'Europe 1.
L'important, c'est d'être synthétique. "C'est très difficile à préparer, d'abord parce que le calendrier est très resserré. On a peu de temps, et en même temps, on a beaucoup de choses à dire", indique Alain Juppé. "Tous les ministres souhaitent qu'on évoque leur domaine de compétence et il faut choisir parce qu'on ne peut pas parler pendant deux heures". "Il faut arriver à synthétiser, à donner des axes forts, à donner un élan dans le discours, à emporter aussi l'Assemblée nationale", poursuit-il, rappelant que "ce sont des auditeurs pas faciles, en général".
Le travail de préparation est collectif, mais la touche personnelle du Premier ministre doit clairement ressortir, affirme encore Alain Juppé. "Le dossier est préparé par les techniciens, les services, le cabinet, mais c'est la patte du Premier ministre qui compte, c'est la touche finale dans la nuit qui précède".
"Donner un nouvel élan". Pour Juppé, Manuel Valls "joue très gros", vu la "situation politique extrêmement difficile". "Est-ce qu'il va être capable de donner un nouvel élan, de montrer qu'on passe de cacophonie et d'amateurisme à quelque chose de différent ? C'est son défi".
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