Discours : quelle note donneriez-vous à Manuel Valls ?

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ÉVALUATION - Les journalistes de la rédaction d'Europe 1 ont noté le discours de politique générale du Premier ministre, qui obtient la moyenne de 7,1 sur 10.

47 minutes pour enfiler officiellement son costume de Premier ministre. Manuel Valls a prononcé son discours de politique générale devant les députés, mardi après-midi. Un discours de 47 minutes donc sur le cap qu'il donnera à la politique de son gouvernement. Quatre journalistes de la rédaction d'Europe1 ont écouté cette intervention et l'évaluent. Moyenne attribuée au Premier ministre : 7,1 sur 10.

Axel de Tarlé 03/04/2014

Axel de Tarlé, éditorialiste "économie" à Europe1

 Note : 6/10

Elle peut paraître faible, mais pour le spécialiste économie, "c’est une bonne note" qu’il a voulu attribuer au Premier ministre pour deux raisons : "d’abord, il n’y a pas de bêtises et deuxièmement il y a des annonces très précises concernant des baisses de charges", explique-t-il.

Pour Axel de Tarlé, Manuel Valls a été dans le concret, "on n’est plus dans les pistes, on est dans l’action, dans les chiffres, dans le détail. Ça, c’est très réjouissant !". En revanche, le spécialiste note un point négatif, "on n’a aucun détail sur le plan d’économies", souligne-t-il. "Donc, là, il a un peu repoussé les sujets qui fâchent".

08.04-gaetan

Gaétan Supertino, journaliste à Europe1.fr, envoyé spécial à l’Assemblée nationale.
 Note : 7/10

Sur la forme, le Premier ministre n'est tombé dans aucun piège de la droite, qui l'a chahuté à moult et moult reprises. Il est resté ferme, calme et ne s'est emporté à aucun moment, malgré le caractère "sanguin" qu'on lui connaît. Ses rares envolées étaient bien placées. Elles couvraient à la fois les huées et surfaient sur les (quelques) applaudissements de son camp.

Sur le fond, il a donné des gages au centre (avec les économies annoncées), à la gauche (avec le geste pour les salaires modestes) aux écologistes (avec ses engagements sur la transition énergétique) ou encore aux entreprises (avec les baisses de charges annoncées).

Un grand écart que pourrait toutefois lui reprocher la gauche de la gauche, qui espérait un tournant social plus fort. Les écologistes pourraient également ne pas se contenter des engagements généraux et demander plus de précisions sur les mesures de la "transition".

Tribune de Nicolas Sarkozy "c’est un cri de douleur"

© DR

Catherine Nay, éditorialiste politique à Europe 1.
 Note : 8/10

"J’ai aimé ce ton d’autorité et on sent, comme disait le général de Gaulle, qu’il a un fluide de l’autorité, on sent une énergie qui est passée, même un souffle je dirais avec quelques formules", confie Catherine Nay. Pour la spécialiste politique, Manuel Valls "a l’air d’être déjà à l’aise dans son rôle alors qu’il vient juste d’être nommé".

"C’est quelqu’un qui veut réussir mais qui a bien compris que l’emploi ne peut venir que des entreprises", poursuit la spécialiste qui conclut par un clin d’œil à l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault : "Par rapport à son prédécesseur, qui exprimait une volonté sur un ton cotonneux, là ça change, moi je dis qu’il a trouvé d’emblée le ton exact".

Alexandre Kara 02/04/2014

Alexandre Kara, chef du service politique d’Europe1
 Note : 7,5/10

Un 7,5 sur 10 pour Alexandre Kara qui estime que le discours a été "efficace, rapide - ce qui n’est pas la moindre des qualités - et plutôt clair". "Ce que je retiens, c’est la rupture dans la continuité, car il s’agit de prendre en compte les promesses du président de la République, tout en allant plus loin", a-t-il estimé.

Pour le chef du service politique d’Europe1, ce qui a été marquant dans ce discours de politique générale, "c’est la loyauté au chef de l’Etat. Il a cité son nom dix fois, soit une fois toutes les quatre minutes", observe-t-il. Enfin, ce qu’Alexandre Kara retient de cette intervention devant les députés c’est "le style Valls sur le forme et sur le fond. Sur la forme, c’est un style efficace qui va droit à l’essentiel. Et sur le fond, c’est du contenu dans l’imaginaire politique mais aussi dans la volonté de réforme", conclut-il, ajoutant que Manuel Valls est en fait "un contre-Ayrault".

 

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