"Peut-être voit-on les prémices d'un effet Charlie", a commenté Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, interrogé lundi par Europe1. Souvent donné perdant dans les sondages, le socialiste Frédéric Barbier s'est qualifié pour le second tour de la législative partielle de dimanche, dans le Doubs. Le candidat PS est arrivé deuxième avec 28,85% des voix, derrière Sophie Montel, la candidate FN (32,60%) et devant le candidat de l'UMP Charles Demouge, éliminé avec 26,54% des voix, dans cette élection organisée après le départ de Pierre Moscovici à la Commission européenne.
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"Une vraie rupture" pour la gauche. "Peut-être voit-on les prémices d'un effet Charlie, que l'on a déjà vu dans les enquêtes de popularité avec le rebond spectaculaire de la cote de François Hollande et l'explosion de celle de Manuel Valls", décrypte pour sa part Frédéric Dabi. "Il semble bien y avoir une remobilisation de l'électorat de gauche qui semble, dans cette circonscription, être allé voter davantage. Et là est la vraie rupture par rapport aux élections partielles précédentes, où l'abstention très forte était marquée par une démobilisation de la gauche", renchérit le sondeur.
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En effet, l'abstention, de 60% contre 40% pour l'élection de Moscovici en 2012, semble davantage avoir porté préjudice à l'UMP. Et la déconvenue pour le principal parti d'opposition est d'autant plus sévère que la gauche est partie divisée : le PS, en effet, se qualifie malgré la présence d'un candidat écologiste et du Front de gauche.
Loin d'être une victoire pour le PS. Mais "l'effet Charlie" reste limité. Le socialiste Frédéric Barbier perd tout de même 12 points par rapport à son prédécesseur, Pierre Moscovici, qui avait obtenu 40,81 % des suffrages au premier tour en juin 2012. En outre, la réserve de voix est faible pour le PS au second tour. À eux deux, le Front de gauche et Europe-Ecologie-les Verts, dont les voix sont susceptibles de bénéficier au PS, n'ont en effet obtenu que 7% des voix dimanche.
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En 2012, Pierre Moscovici n'avait pas obtenu 50% des voix au second tour. Le nouveau commissaire européen l'avait emporté lors d'une triangulaire avec 49,32 % devant Charles Demouge (26,21 %) et Sophie Montel (24,47 %). En clair, les voix de gauche n'étaient pas majoritaires.
Que va décider l'UMP ? Les voix de l'UMP seront donc décisives. Et bien inspiré qui pourra dire si elles se reporteront sur le socialiste ou non. L'UMP ne donnera une consigne de vote que mardi soir, après un bureau national. Pour le secrétaire national de l'UMP Thierry Mariani, "l'UMP doit être fidèle à sa ligne 'ni front républicain, ni front national', ou nous perdrons notre crédibilité". En clair, il ne faut appeler à voter pour personne. Un point de vue que partage à titre personnel le secrétaire général adjoint de l'UMP, Gérard Darmanin, invité lundi matin d'Europe1 :
"Je ne choisis pas entre le Parti Socialiste et le Front National" @GDarmanin#E1matin— Europe 1 (@Europe1) 2 Février 2015
Ce n'est pas, en revanche, l'avis de l'UDI (centre-droit), qui a donné consigne dès dimanche soir. "Fidèle à ses valeurs humanistes et républicaines, l'UDI appelle tous les citoyens de la 4ème circonscription du Doubs à faire barrage à l'extrême droite en votant pour le seul candidat républicain restant en lice. Cela n'enlève rien de nos fortes divergences avec les socialistes et leur gouvernement, mais l'élection d'une députée d'extrême droite au programme xénophobe et démagogique serait une mauvaise nouvelle supplémentaire pour notre pays", a déclaré son président Jean-Christophe Lagarde.
La parole de Nicolas Sarkozy, qui connaît sa première déconvenue après son arrivée à la présidence de l'UMP cet automne, est attendue.