"Règlement de comptes", "guerre des chefs", "cohabitation", "détestation"… L'absence probable de Martine Aubry dans le prochain gouvernement suscite les commentaires les plus acerbes dans le camp adverse.
C'est Marine le Pen qui a dégainé la première. En marge d'un déplacement à Courrières, dans le Pas-de-Calais, la présidente du Front national a estimé mercredi que la "bonne nouvelle" de l'absence de Martine Aubry au gouvernement ressemblait "à un règlement de comptes" au sein du Parti socialiste. "C'est-à-dire que Monsieur Hollande considère qu'il a gagné sans elle et qu'il n'a pas besoin d'elle", a-t-elle déclaré.
"Règlement de comptes"
Une situation qui, selon elle, ne traduit pas un "esprit de rassemblement". Marine Le Pen est même allée jusqu'à conseiller Martine Aubry de "faire attention à son poste de première secrétaire du Parti socialiste".
Emboîtant le pas de la présidente frontiste, le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a très vite réagi sur Twitter, le site de micro-blogging. "C'est déjà l'heure du règlement de comptes", a-t-il écrit.
Martine Aubry était trop exigeante: c'est déjà l'heure du règlement de compte au PS. Les ennuis commencent pour @fhollande!— Christian Estrosi (@ch_estrosi) Mai 16, 2012
"Une forme de cohabitation"
Puis, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a enchéri, estimant que l'absence de Martine Aubry au gouvernement ouvrait la voie à une "forme de cohabitation" au sein du Parti socialiste. Une cohabitation qui, selon lui, viendrait s'ajouter à celle "qui a déjà commencé entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon d'une part, François Hollande et les Verts d'autre part". "Chacun connaît la détestation profonde entre Martine Aubry et François Hollande, les primaires socialistes en ont été le théâtre", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
"Une belle guerre des chefs"
A ses côtés, le secrétaire général adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse, se targuant de bien connaître Martine Aubry en tant que député de la banlieue lilloise, a surenchéri. "Martine Aubry est une femme qui a une très grande qualité, elle a du caractère, et un très grand défaut, elle a du caractère", a-t-il lancé. "Donc, entre le chef présumé de la majorité et le chef du Parti socialiste, vous allez avoir une belle guerre des chefs", a-t-il pronostiqué.