D'un extrême à l'autre. Anna Rosso-Roig est sur tous les fronts. Ancienne militante PS, longtemps syndiquée à la CGT, elle représentait le Front de Gauche lors des élections législatives de 2012 dans la sixième circonscription de Marseille. D'après le Parti communiste, elle aurait même été auparavant membre du RPR. Pour 2013, ce sera le grand écart. Désormais encartée Front national, Anna Rosso-Roig portera les couleurs du Rassemblement bleu Marine lors des élections municipales de 2014, révèle le journal en ligne Marsactu.
La candidate sera deuxième de liste derrière Laurent Comas, celui-là même qu'elle affrontait l'année dernière. Le secteur municipal reste, lui, à déterminer, mais il s'agirait soit du 1e et du 7e arrondissement soit du 9e et du 10e. Pourquoi être passée d'un extrême à l'autre ? Citée par Marsactu, Anna Rosso-Roig ne semble pas voir de contradiction : "Je n'ai pas agi par opportunisme. Je suis préoccupée par la montée de l'islam en tant que catholique pratiquante. Le Front de Gauche ne défend pas nos valeurs traditionnelles et notamment religieuses".
Un autre parti - encore un - a d'ailleurs, un temps, suscité son intérêt : le parti chrétien-démocrate de Christine Boutin. Mais Anna Rosso-Roig l'a finalement jugé "trop rétrograde" et lui a préféré le parti de Marine Le Pen, "bien plus modérée que son père sous la présidence de qui, honnêtement, je n'aurais pas adhéré", précise-t-elle.
D'un cas une généralité ? Chaque camp veut donner un sens à ce virage à 180 degrés. "Son arrivée correspond aussi au glissement de beaucoup d'électeurs communistes", estime Stéphane Ravier, candidat FN à la mairie de Marseille. Hors de question de faire du cas Rosso-Roig une généralité, réplique le Parti communiste : "c’est manifestement la recherche obsessionnelle d’une position électorale qui est au cœur de sa démarche. C’est la seule manière d’expliquer l’incohérence de son cheminement ", juge Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF dans les Bouches-du-Rhône dans L'Humanité. Ce dernier l'assure, "toutes les études électorales et sociologiques sérieuses montrent que c’est dans les rangs de l’électorat UMP que le FN puise allègrement et que l’électorat du Front de gauche est le plus mobilisé face à l’extrême droite."
Pendant ce temps, la désormais candidate frontiste, elle, bat le pavé en martelant son nouveau discours : "Le pays va mal, il y a de plus en plus d'étrangers", assure-t-elle, citée par Marsactu. "Les coupables, ce sont ceux qui laissent rentrer des étrangers alors que ceux qui sont là sont au chômage". Et de conclure par le slogan préféré du FN : "Les Français d'abord."