Ils se sont livrés à un petit jeu de ping-pong. Le Premier ministre François Fillon s'est rendu lundi au JT de TF1 pour défendre le nouveau plan de rigueur présenté plus tôt dans la journée. Le candidat socialiste François Hollande était quant à lui sur France 2 pour dénoncer ce plan "incohérent, injuste et inconséquent". Europe1.fr fait le point ce match par JT interposés.
POURQUOI UN NOUVEAU PLAN DE RIGUEUR ?
Pour François Fillon, "la faillite d'un pays est possible". "Ce que l'on est en train de faire est difficile", admet-il, affirmant "comprendre toutes ces critiques". "Le Premier ministre a parlé de faillite", note François Hollande. "C'est grave à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy", poursuit-il. "C'est un constat d'échec", assène le candidat du PS.
Le Premier ministre, lui, préfère souligner le "courage" du gouvernement, qui se lance dans ce plan "à quelques mois des élections". "Nous n'avons pas le droit de choisir l'immobilisme", lance-t-il.
CE PLAN TOUCHE-T-IL SURTOUT LES PLUS MODESTES ?
François Fillon dénonce une "critique polémique et politicienne qui est fausse". Le Premier ministre affirme avoir "soigneusement protégé les minimas sociaux, les retraites qui ne sont pas concernées par cette mesures, les produits de première nécessité, l'énergie". Et François Fillon de conclure : "ce sont des efforts qui sont justes".
Certainement pas, rétorque François Hollande, pour qui on demande aux "Français les plus modestes", mais aussi aux classes moyennes, de "faire un effort". Or, "des efforts, il en faut, qui pèseront sur les plus favorisés". Le candidat affirme que les "75 milliards de cadeaux fiscaux" ne sont pas supprimés, citant l'impôt sur la fortune, qui "va baisser", le bouclier fiscal, "maintenu" et les "cadeaux aux plus hauts revenus", qui sont "préservés".
LA HAUSSE DE LA TVA EN QUESTION
"Un taux de TVA réduit de 7%, c'est parfaitement raisonnable", affirme François Fillon. François Hollande, lui, pointe un rétropédalage, rappelant que le chef de l'Etat ne voulait pas d'une augmentation de la TVA. "Il y avait déjà eu une première décision, une promesse à une profession" de la restauration, note-t-il. "Là on va chercher sur la restauration, mais il n'y a pas que la restauration : on prend sur les transports, la culture, le livre…".
Au final, pour le candidat socialiste, la conséquence des mesures annoncées lundi sera "la faible croissance", si ce n'est la "récession". Pas de quoi inquiéter le Premier ministre, pour qui "les catastrophes annoncées par les uns et les autres ne sont pas crédibles".
LE GEL DU SALAIRE DU CHEF DE L'ETAT, UNE BONNE IDEE ?
"S'agissant du train de vie de l'Etat, nous agirons sur tous les postes de dépenses", promet François Fillon. A commencer par le salaire du chef de l'État, mesure hautement symbolique. "Les comptes de la France n'ont jamais été en équilibre depuis 1975, c'est donc une mesure qui a une véritable signification", avance le Premier ministre.
La mesure ne semble cependant pas convaincre le candidat socialiste. "Je ne sais pas s'il faut en rire ou en pleurer", commente-t-il, rappelant que le chef de l'Etat avait augmenté son salaire de "170%". Et le candidat de promettre aussitôt que s'il est élu, "il y aura une baisse de 30% du salaire du président de la République et des ministres". Avant de lancer, malicieux : "Cette question sera réglée au mois de mai prochain".
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