Cécile Duflot a vécu une journée presque parfaite, plébiscitée pour un troisième mandat à la tête d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avec 92,7% des voix des 600 délégués réunis à La Rochelle. Mais les déclarations de Nicolas Hulot sur Jean-Louis Borloo ont bouleversée cette unanimité, l'ex-animateur de télévision remettant en cause l'ancrage au centre et à gauche dEELV.
Sa réélection n'a pas souffert d'un grand suspense, puisqu'elle avait déjà emporté la majorité lors du vote des militants dans les congrès régionaux dimanche dernier, devant la motion de Daniel Cohn-Bendit et la motion Envie. Les trois motions ont fusionné samedi dans la journée.
Quand Hulot invite Borloo dans les débats
Elue pour la troisième fois d'affilée, une première, elle s'est assise sitôt les résultats proclamés au premier rang, entre Eva Joly et Nicolas Hulot, qui se disputent l'investiture EELV. Mais cette très large victoire annoncée avait été en partie éclipsée par les déclarations tenues la veille par Nicolas Hulot et répétés samedi matin sur Europe 1.
Le candidat à la primaire a raconté vendredi soir qu'il avait envisagé pendant un "court temps" un partenariat avec le patron du Parti radical pour 2012. Samedi, il a précisé qu'une telle hypothèse restait envisageable si Jean-Louis Borloo disait "très clairement qu'il est en phase avec les valeurs de la gauche". "Ce n'est pas la peine d'en faire un plat", a-t-il tenté de minimiser à son arrivée à l'Espace Encan de La Rochelle, où se tient le congrès d'EELV.
Règlements de (vieux) comptes
"J'ai choisi un camp et je m'y tiendrai", a assuré Nicolas Hulot, soulignant que "la logique" demeurait d'engager les discussions avec les socialistes.Un instant plus tard, croisant Dominique Voynet, qui soutient Eva Joly, l'ex-candidate à la présidentielle (1,57%) lui lance devant les caméras qu'il l'a "carrément torpillée en 2007" avec son Pacte écologique, signé par la quasi-totalité des candidats.
Puis, alors que l'ancienne ministre critique ses propos sur Jean-Louis Borloo, il s'étonne : "On ne va pas me reprocher de dire la vérité ?". "Mais si, on va te le reprocher!", lui a répondu la sénatrice-maire de Montreuil, dans un sourire vengeur. Un peu plus tard, Cécile Duflot s'est faite un peu plus tendre à son propos, jugeant que Nicolas Hulot "a le droit d'être un peu ramolli en fin de soirée et trouver des sujets d'animation pour les journalistes le lendemain matin".