En entrant au gouvernement, Cécile Duflot avait promis de respecter la règle fixée par Jean-Marc Ayrault : les ministres ne peuvent cumuler les mandats, pas même avec la direction d’un parti. Cécile Duflot quittera donc, samedi, son poste de secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts. Et sauf énorme surprise, son successeur devrait être son actuel numéro deux : Pascal Durand. "Dudu", comme l'appelle Cécile Duflot.
Duflot, 6 ans à la tête du parti
La ministre du Logement part avec "le sentiment du devoir accompli", dit-elle. Elue en 2006 plus jeune patronne des Verts à 31 ans, dans un total anonymat, elle a réussi à pacifier un parti longtemps qualifié d'ingérable. Un bilan toutefois entaché par le faible score de la candidate écolo à la présidentielle d'Eva Joly, 2,3%. Mais, en six ans, souligne Alexis Braud, un proche, elle a "rassemblé l'interne, fait cesser les querelles publiques, pour pouvoir élargir et réussir en externe".
Cécile Duflot devrait donc transmettre les rênes à Pascal Durand, qui a été "depuis 3 ans, avec Cécile l'un des artisans du fait qu'EELV n'explose pas en vol", ajoute Alexis Braud. Mais, "personne n'a vraiment eu de proposition alternative", assènent d’autres membres EELV, regrettant le manque de candidatures pour le poste.
"Il met de l’humain dans la politique"
A 51 ans, l’avocat d'affaires est entré à Europe Ecologie-Les Verts après la déconvenue de la non-candidature de Nicolas Hulot à la présidentielle 2007 et a profité de l'ouverture du parti au moment des européennes.
Porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts depuis le congrès de La Rochelle en juin 2011 - là où son ami Nicolas Hulot avait rappelé sa proximité avec Jean-Louis Borloo en pleine primaire face à Eva Joly -, Pascal Durand bénéficie d'une très bonne image au sein du parti.
Jugeant qu'il "met de l'humain dans la politique", la patronne d'EELV devenue ministre a dernièrement amené "Dudu" en tournée auprès des militants. "Cécile m'a vite identifié comme un mec de gauche, je rentre dans leurs critères", admet-il, lucide.
Un homme de paille ?
Partisan du "devoir d'inventaire" invoqué par "Dany" et d'un changement de nom du parti, son projet pour EELV est de "redonner envie et arrêter de positionner l'écologie en donneuse de leçons".
Reste que ses détracteurs le disent "incapable de trancher mais apte à péter les plombs".
Pour un cadre, "ce sera aussi compliqué pour lui d'exister" entre la ministre Cécile Duflot, le sénateur Jean-Vincent Placé et les députés fraîchement élus. Dans ce contexte, "qui aura vraiment la main sur le parti"?, s’interroge-t-il encore.
>> A lire aussi : Les écologistes irradient de bonheur