Sans regretter ses propos sur le fond, Nicolas Dupont-Aignan n’a pas tout à fait apprécié le canular de Gérald Dahan, diffusé mardi sur Internet, et dans lequel le candidat tacle sévèrement Nicolas Sarkozy, notamment. Le président de Debout la République s’est surtout étonné mercredi sur Europe 1 du timing dans cette affaire.
"Hier soir, j’ai été l’un des seuls députés à dénoncer le chèque de 140 milliards d’euros que l’Assemblée nationale a fait en blanc à un fonds européen. Et qu’est-ce qui intéresse tout le monde aujourd’hui, c’est une petite phrase", a déploré "NDA". "La chose essentielle qui s’est passée dans le pays hier soir, personne n’en parle."
"Cette conversation montre pourquoi je suis candidat"
Nicolas Dupont-Aignan y voit plus qu’une simple coïncidence. "Je trouve un peu bizarre que tout à coup, le seul jour où j’ai mené une action décisive contre une escroquerie générale de 140 milliards dont seront victimes les Français dans les années à venir, et on me passe une petite phrase, d’une communication privée", a affirmé le candidat.
Pour le reste, Nicolas Dupont-Aignan assume. "Ce que j’ai dit dans cette bande, c’est cohérent avec ce que je dis en public en permanence", a-t-il estimé. "Cette conversation privée montre exactement pourquoi je suis candidat." Et sur la virulence de ses propos : "si on écoutait tous les hommes politiques par le trou de la serrure, on entendrait des choses bien pires", a-t-il affirmé. Et s’il a un regret, c’est que "ces petites phrases cachent le reste des positions politiques très sérieuses que l’on peut prendre."
Dahan interdit de Rire&Chansons
Quant à Gérald Dahan, qui a pris l'initiative de diffuser le canular alors que la direction de Rire&Chansons refusait de le passer à l'antenne, il ne collaborera plus avec la station. L'humoriste a même été interdit d'accès au siège de la radio mercredi matin. "D'être viré, cela ne fait jamais plaisir, mais être interdit d'accès par un vigile; ne même pas pouvoir récupérer ses affaires ni même rencontrer la DRH ou la direction, c'est tout simplement scandaleux", a-t-il déclaré. L'animateur a expliqué qu'un vigile lui avait montré une note de la direction stipulant que lui et ses auteurs devaient être interdits d'accès à la station.
"Ce contenu n'était pas conforme aux attentes de la station. Après écoute, il nous est apparu que ce canular, outre qu'il n'était pas drôle, ne respectait pas la ligne éditoriale de la station, et ce quels que soient les personnages politiques visés", avait indique mardi la direction de la radio dans un communiqué. "On m'a dit que j'avais carte blanche et je me rends compte que ce n'est pas le cas. On m'a censuré ce canular et le directeur des programmes m'a annoncé qu'il ne serait pas diffusé sous prétexte que je mettais en péril la République", avait répliqué l'imitateur.