L’ancienne Garde des Sceaux, Rachida Dati, a réagi sur Europe 1 mercredi au meurtre de la joggeuse, dans le Nord. Celle qui avait fait voter la loi Dati relative à la rétention de sûreté, en 2008, considère que ce crime perpétré par un récidiviste "démontre bien que le justice doit sans cesse s’adapter aux nouveaux types de délinquance".
Ecoutez-la sur Europe 1 :
"En tant que Garde des Sceaux, j’ai eu à cœur de lutter contre l’impunité des récidivistes en créant les peines planchers. Dans 70% des cas ces peines sont appliquées aux récidivistes", a affirmé l’actuelle maire du 7e arrondissement de Paris et eurodéputée.
Evoquant précisément le cas de ce cinquantenaire, condamné en 2006, elle a défendu sa loi : "Il a été condamné en 2006 donc bien avant l’adoption du texte que j’ai fait adopter, s’il avait été condamné plus tard, il serait rentré dans ce cadre et n’aurait pas été remis en liberté".
Durcir mon texte
"Je pense qu’il faudrait aller plus loin et peut-être durcir le texte que j’ai fait adopter", a proposé Rachida Dati. "Cet homme a été condamné à 10 ans en 2006 et ne rentre même pas dans le cadre de mon texte, je pense qu’il faudrait qu’on ne remette plus en liberté sans aucun contrôle des criminels aussi dangereux qui commettent des crimes en série".
"Il faut un principe de précaution pour protéger les vies humaines", a-t-elle réclamé. "Ca va de la surveillance judiciaire avec des obligations de soin jusqu’à la rétention de sureté, c’est-à-dire placer ces personnes dans des centres spécialisés". Demandant plus de fermeté, elle a ajouté : "Aujourd’hui, on peut toujours remettre en liberté les criminels dangereux, il faut placer ces gens dans des centres, et tant qu’ils ne sont pas soigné, ils ne sont pas libérés".
"On peut diminuer largement ce type de crimes atroces, parce que je ne souhaite pas que dans notre société les gens se fassent justice eux-mêmes", s’est-elle inquiétée.
"Etre auprès de tous les Français"
Rachida Dati, qui avait plaidé pour la prévention en matière de politique de sécurité cet été, et s’était insurgée contre les "amalgames" entre délinquance et immigration, a appelé à une "France apaisée en période de crise".
"Dans le discours de Grenoble il n y a pas de lien entre immigration et délinquance", a-t-elle affirmé. "Quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur, il a fait réduire très fortement la délinquance, il était humain, parmi les Français (…) La France de Sarkozy c’est une France moderne, multiple, et j’en ai été l’incarnation", a défendu Rachida Dati.
"Il ne faut pas monter les Français les uns contre les autres", a-t-elle estimé. "C’est vrai que les atteintes aux personnes ont augmenté", a-t-elle reconnu. "Brice Hortefeux est de plus en plus sur le terrain, il est important d’être parmi les Français, et parmi tous les Français", a-t-elle ironiquement conclu en référence au ministre de l’Intérieur.