C'est tranché. Jean-Bernard Lévy, le patron de Thales, va succéder à Henri Proglio à la tête d'EDF, et prendra ses fonctions le 22 novembre. François Hollande l'a annoncé la semaine dernière. Mais en coulisses, cette nomination a donné lieu à une franche explication entre le président de la République et sa ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.
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Un aparté avant le conseil des ministres. La scène se déroule mercredi dernier à l'Elysée, avant le conseil des ministres. Ségolène Royal, François Hollande et Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée, se retrouvent dans le bureau du président. La ministre de l’Ecologie est particulièrement remontée car elle a été tenue à l'écart de l’arbitrage sur la présidence d’EDF.
Quelques heures auparavant, ce mercredi-là, Henri Proglio, candidat à sa propre succession à la tête de l'entreprise publique, avait appris de la bouche du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qu’il était remplacé par Jean-Bernard Lévy. Ségolène Royal n'a été informée qu’après, alors qu'elle pourtant est la ministre de tutelle d'EDF. Pour elle, le procédé ne passe pas : non seulement elle n'a pas pris part à la décision, mais elle est en plus mise devant le fait accompli.
"Délibération complémentaire". Un conseiller élyséen confirme cette explication de texte, qu’il appelle pudiquement une "délibération complémentaire". Une délibération suffisamment importante pour que le conseil des ministres débute avec plus d’un quart d’heure de retard, ce qui est exceptionnel.
Quant au fait de ne pas mettre Ségolène Royal dans la boucle, un proche du président justifie la décision, en avançant qu'il fallait maintenir le secret et aller vite. Connaissant le tempérament de la ministre, on se doute qu’elle a dû modérément apprécier.
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