Rencontrer Manuel Valls ce mardi, jour de son entrée en fonction, alors que la composition de son gouvernement est en cours de finalisation, "c'est ce que nous souhaitons", a confié François de Rugy, député EELV de la 1ère circonscription de Loire Atlantique. Une explication indispensable car la position du parti écologiste vis-à-vis du nouveau Premier ministre n’est pas encore totalement tranchée. Il y a plus que de la méfiance dans l’air. "Si les priorités écologiques ne sont pas au rendez-vous, il n'y aura pas d'écologistes au gouvernement", prévient l'élu écologiste.
Y aura-t-il des ministres écolos ? Cécile Duflot et Pascal Canfin, les deux représentants écologistes du gouvernement démissionnaire de Jean-Marc Ayrault, ont annoncé lundi qu'ils ne participeraient pas au nouveau gouvernement Valls, estimant que les idées portées par le nouveau Premier ministre "ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Français". "C'est une décision qui les engage à titre personnel, ils l'avaient l'un et l'autre annoncé il y a déjà, pour certains, plusieurs mois ou plusieurs jours. La position des écologistes a toujours été de dire que ce n'était pas d'abord une question de personne par rapport à Manuel Valls ou un autre...", a décrypté François de Rugy.
Valls-compatible. Une affaire de personne ou pas ? La question est en fait complexe. "La personnalité de Manuel Valls pose question aux écologistes : c'est normal ! Sur la ligne politique qu'il peut mettre en œuvre comme Premier ministre. Il y a besoin d'avoir cette discussion", a résumé François de Rugy."Depuis que [Manuel Valls] est membre du gouvernement, il ne s'est jamais exprimé sur l'économie, l'écologie, le social, ces grands sujets-là. Il s'est exprimé sur d'autres sujets parfois qui ont été malheureusement polémiques... Mais sur les grands sujets d'un gouvernement, on ne sait pas quelle est sa feuille de route. Va-t-il vouloir imprimer sa marque personnellement ou sera-t-il là pour mettre en œuvre les engagements du Président de la République ? Nous souhaitons que les engagements de 2012 soient tenus : nous pensons que le message des Français à travers les municipales c'est qu'un certain nombre d'engagements n'ont pas été tenus et que c'est ça qui créé de la déception", a insisté François de Rugy.
COULISSES - Le jour où Matignon a valsé
PORTRAIT - Manuel Valls, un ambitieux à Matignon
ESSENTIEL - Ayrault s'en va, Valls arrive
BILAN - Ayrault, le chemin de croix à Matignon
REVUE DE PRESSE - Le remaniement vu de l'étranger